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La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

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<strong>La</strong> dialectique <strong>aristotélicienne</strong><br />

sens logique : 163b22-24] nous rendront plus capab<strong>les</strong> de raisonner, du fait<br />

qu’on a devant <strong>les</strong> yeux <strong>des</strong> propositions limitées en nombre. » 910<br />

Il se trouve là une parenté authentique et utile. Néanmoins, cette affinité<br />

heuristique-mnémotechnique ne dispense pas de retourner au lieu naturel pour<br />

comprendre l’extension de ı au lieu d’attaque. Même si, historiquement,<br />

cette extension s’est d’abord faite au lieu mnémonique, c’est dans la mesure<br />

où on en saisit le motif qu’il y aura intérêt à la prolonger au lieu dialectique.<br />

Contrairement à l’opinion de De Pater, le lieu naturel s’apparente plus étroitement<br />

qu’une simple métaphore au lieu d’argument. Aristote, qui consacre<br />

plusieurs chapitres de sa Physique au lieu naturel, n’a pas pu l’ignorer. S’il a<br />

nommé le lieu dialectique d’après le lieu mnémonique, il n’en découle pas<br />

pour autant que leur nom de lieu coïncide avec le nom du lieu naturel en<br />

raison d’une homonymie accidentelle. Plus vraisemblablement, le ı<br />

comme lieu mnémonique constitue une extension historiquement antérieure<br />

du ı comme lieu naturel ; cette première extension en préparait une<br />

seconde pour <strong>les</strong> lieux d’arguments et sert encore à faciliter son intelligence.<br />

En considérant l’essence et <strong>les</strong> propriétés qu’Aristote prête au lieu naturel,<br />

on se persuadera facilement du rapport étroit entre lieu naturel et lieu dialectique.<br />

« <strong>La</strong> limite immobile première du contenant » 911, voilà par quoi<br />

Aristote définit le lieu naturel. Or, que le lieu dialectique soit limite, et limite<br />

première, de l’argument qu’il contient, cela est manifeste : le lieu “Les<br />

contraires s’attribuent aux contraires” circonscrit, et de très près, la substance<br />

de tout argument que l’on y trouve ; un argument dont la forme ne reposerait<br />

pas exactement sur cette propriété <strong>des</strong> termes contraires ne pourrait<br />

résider et être découvert en ce lieu 912. Autre caractère manifeste : le lieu<br />

d’argument est immobile et reste le même, quelque objet de discussion qu’il<br />

contienne. “Les contraires s’attribuent aux contraires”, “Définition et défini<br />

ont mêmes sujets et attributs”, ce sont <strong>des</strong> règ<strong>les</strong> immobi<strong>les</strong> et nécessaires.<br />

910De Pater, <strong>La</strong> fonction du lieu et de l’instrument, 171.<br />

911Phys., IV, 4, 212a20 : « Ù Ô Ô Û . »<br />

912C’est aussi la première propriété assignée au lieu dans la célèbre définition de Théophraste<br />

: Ó ›Ô, Limité en sa compréhension (Alexandre, In Top.,<br />

prooemio, 5, 23).<br />

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