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La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

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Yvan Pelletier<br />

Autre point à remarquer, le moyen terme fourni par ces espèces rationnel<strong>les</strong><br />

ne peut pas être aussi déterminé dans la méthode que celui <strong>des</strong> espèces<br />

ordonnées à un attribut réel. Cel<strong>les</strong>-ci, en effet, fournissent le moyen terme<br />

exact de l’argument à former. Si l’espèce dit : “Sont beaux <strong>les</strong> actes justes”,<br />

l’argument dira de l’acte concerné qu’il est beau parce qu’il est juste. Les<br />

espèces rationnel<strong>les</strong>, quant à el<strong>les</strong>, n’indiquent que le type de relation que<br />

l’éventuel moyen terme devra entretenir avec <strong>les</strong> choses discutées : définition,<br />

genre, contraire. Voici, pour illustrer, une espèce donnée pour la discussion<br />

du genre :<br />

En outre, [regarder] si l’espèce donnée se vérifie de quelque chose dont le<br />

genre ne se vérifie pas… Car à toutes choses auxquel<strong>les</strong> l’espèce s’attribue, le<br />

genre aussi doit s’attribuer. 1245<br />

Ce lieu, bien qu’approprié exclusivement à la discussion du genre, ne<br />

fournit pas la matière déterminée du moyen terme. Si, par exemple, l’espèce<br />

concernée est l’objet d’opinion, le moyen terme sera quelque sujet que celuici<br />

peut faire connaître et auquel il n’est pas admissible que le genre discuté<br />

s’attribue : par exemple, le non-être, si le genre proposé est l’être, ou l’objet<br />

de science. Cette indétermination <strong>des</strong> espèces rationnel<strong>les</strong> quant à la matière<br />

du moyen terme, dont el<strong>les</strong> ne donnent, en somme, qu’un signalement, <strong>les</strong> fait<br />

ressembler aux lieux communs. Cela a poussé <strong>des</strong> interprètes à croire que <strong>les</strong><br />

lieux du genre, du propre et de la définition énumérés dans <strong>les</strong> livres IV à VII<br />

<strong>des</strong> <strong>Topiques</strong> seraient <strong>des</strong> lieux communs à opposer comme tels aux lieux<br />

propres du bien ou du préférable présentés au livre III. Mais, lorsque l’on<br />

aperçoit que chacun de ces lieux ne peut servir à conclure que telle ou telle<br />

modalité d’attribution, et qu’il intègre toujours <strong>des</strong> données qui la concernent<br />

proprement, on comprend que ce sont nécessairement, eux aussi, <strong>des</strong> lieux<br />

propres. Il suffit seulement de préciser que leur usage est, à l’instar de celui<br />

<strong>des</strong> lieux communs, plus complexe que celui <strong>des</strong> espèces ordonnées à un<br />

attribut de première intention : il faut, pour tirer un argument de ces lieux<br />

propres, disposer de données et sur l’attribut dont on examine la modalité<br />

d’attribution et sur le sujet dont il a été admis comme attribut légitime. Ainsi,<br />

1245Ibid., IV, 1, 121a20-26.<br />

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