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La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

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<strong>La</strong> dialectique <strong>aristotélicienne</strong><br />

Le dialecticien entrevoit dès le début cet autre chose qui, à la fin, s’ensuivra<br />

nécessairement : c’est l’opposé de la position initiale pour laquelle le<br />

répondeur a opté. Toute la recherche visera le quelque chose qui, après qu’on<br />

l’ait posé, permettra cette inférence. Le lieu, c’est le critère d’après lequel on<br />

juge qu’il y a inférence. Mais à quoi, au juste, reconnaître une inférence ? En<br />

voyant plus clairement en quoi cela consiste. Dire que c’est une conclusion<br />

qui est inférée et que le syllogisme qui l’infère se compose de deux prémisses,<br />

cela ajoute, mais reste encore à un niveau superficiel. S’arrêtent pourtant là<br />

<strong>les</strong> analyses <strong>des</strong> Toulmin, De Pater et Grimaldi, qui ne tirent pas assez profit<br />

<strong>des</strong> Premiers Analytiques. En conséquence, ils sont contraints d’étaler le raisonnement<br />

en un nombre variable de propositions supplémentaires pour justifier<br />

le passage à la conclusion 825. Or, le principe qui a poussé Aristote à ramener<br />

le progrès de la raison déductive à une structure plus légère se situe dans<br />

une précision plus profonde, <strong>les</strong> prémisses et la conclusion ne constituant pas,<br />

pour Aristote, <strong>les</strong> éléments ultimes du raisonnement : chacune d’entre el<strong>les</strong><br />

est toujours l’expression d’un rapport, affirmatif ou négatif, entre deux<br />

termes.<br />

<strong>La</strong> proposition est une raison qui affirme ou nie quelque chose de quelque<br />

chose. 826 — J’appelle ‘terme’ ce en quoi se résout la proposition, à savoir ce<br />

qui est attribué et ce à quoi il est attribué, avec l’addition de l’être ou du non<br />

être. 827<br />

Remarquons en passant que la complexité <strong>des</strong> énoncés, qui paraît parfois<br />

plus grande que la simple composition ou division de deux termes, ne change<br />

823ı. Voir supra, 129, note 55. Comme genre du syllogisme, le ı renvoie au<br />

même type de conception que comme genre pour l’énonciation : l’œuvre de raison liée au<br />

jugement, dans son opposition à l’œuvre d’appréhension simple, dite Ì, expression.<br />

Ce ı se voit défini au traité De l'interprétation (4, 16b2-28) : « <strong>La</strong> phrase est une<br />

émission dotée de sens, dont telle ou telle partie, séparée, est déjà dotée de sens, comme une<br />

expression, mais non comme son attribution. » Pour une justification de la traduction par<br />

phrase de cet emploi de ı, genre de l’énoncé (Ì) et du raisonnement (-<br />

ı), voir mon livre Le syllogisme hypothétique, pp. 7ss.<br />

824Top., I, 1, 100a25-27. <strong>La</strong> même définition sera reprise en Prem. Anal., I, 1, 24b18-20.<br />

825Voir De Pater, Les <strong>Topiques</strong>…, 95.<br />

826Prem. Anal., I, 1, 24a16-17.<br />

827Ibid., 24b16-17.<br />

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