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La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

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<strong>La</strong> dialectique <strong>aristotélicienne</strong><br />

nues sont déjà nommées. Plusieurs mots, dans le contexte qui nous intéresse,<br />

se sont ainsi avérés <strong>des</strong> trappes que <strong>les</strong> interprètes n’ont pu éviter. Le premier<br />

et principal est sans doute , l’étiquette propre qu’Aristote accole<br />

à cette probatoire qui nous intéresse ici, mais aussi un nom convenable pour<br />

une qualité plus générale, caractéristique de toute la dialectique. J’ai choisi de<br />

traduire par probatoire, en cherchant à fournir, pour ce terme<br />

clé, un équivalent d’origine latine exact.<br />

<strong>La</strong> , c’est la qualité qui rend apte à Ì, à ,<br />

à faire la d’une personne ou d’une chose. Faire la d’une chose,<br />

c’est la tenter, c’est en faire l’essai, c’est vérifier ses qualités. Assez vite, le<br />

terme grec prend un sens agressif ou même péjoratif, tant le test tourne naturellement<br />

à une attaque, et tant l’agressivité incite fortement à oublier sa<br />

fonction utilitaire pour se rechercher elle-même. D’où <strong>les</strong> sens concrets privilégiés<br />

d’essai de nuire, de ruse, de tromperie, d’essai de séduire une femme<br />

ou de prendre une ville ; d’où aussi <strong>les</strong> dérivés péjoratifs comme ,<br />

pirate, et Ì, être soumis à la tentation. En termes de racines lin-<br />

guistiques, le mot le plus proche serait expérience 667. Expérimenter, faire<br />

l’expérience ou l’expérimentation de correspond tout à fait à . Le latin<br />

offre d’autres pistes pour signifier <strong>les</strong> mêmes réalités. Par exemple : tentare,<br />

tenter, partant de l’idée de toucher, tâter et même d’agiter, inquiéter, le sens<br />

du toucher se trouvant le sens de la certitude, de l’ultime vérification. J’ai privilégié,<br />

quant à moi, la famille de mots issus de proba, qui désigne l’action de<br />

trouver bon (probus), de vérifier la rectitude, l’honnêteté, d’où vient tout ce<br />

qui est lié à prouver et à éprouver. Mon motif est double : c’est d’abord la<br />

connotation logique que, contrairement à expérience et tentation, présentent<br />

déjà en latin probare, la racine commune, et en français prouver, qui désigne<br />

comme le corrélatif, la réponse à la mise à l’épreuve ; c’est ensuite la plus<br />

grande facilité de disposer dans cette famille d’un ensemble de dérivés pas<br />

667« Hors du grec, on a évoqué lat. periculum “épreuve”, d’où “danger, péril”, peritus<br />

“expérimenté”, experior “éprouver, faire l’expérience de”. » (Chantraine, 870)<br />

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