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La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

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Yvan Pelletier<br />

l’universelle, le demandeur aura la possibilité de poursuivre son attaque, à<br />

condition de retrancher de sa demande la partie de l’universelle touchée par<br />

l’objection 626. Tout cela ne revient pas à dire que jamais le demandeur n’est<br />

arrêté dans sa fièvre <strong>des</strong>tructrice. Souvent, l’objection sera valide et portera<br />

justement sur cette universelle dont il escomptait précisément tirer le nerf de<br />

son attaque. Mais toutes <strong>les</strong> contre-objections dont il dispose lui permettront<br />

de s’assurer qu’il en est bien ainsi et qu’il ne néglige aucune source valable<br />

d’attaque.<br />

Le répondeur cherche par tous ses moyens à garantir au demandeur une<br />

attaque de la plus haute qualité. Il ne lui laisse utiliser que ce que le problème<br />

examiné permet de plus solide. Mais il reste lucide sur la force véritable de<br />

l’attaque finalement obtenue. <strong>La</strong> position attaquée peut ne prêter le flanc qu’à<br />

<strong>des</strong> attaques futi<strong>les</strong>, et c’est le devoir du répondeur de faire le bilan <strong>des</strong> dégâts<br />

réels infligés. Devant le raisonnement une fois bâti et conclu, il critique sa<br />

valeur à plusieurs égards. En cette appréciation, comme en tout le reste de<br />

l’exécution <strong>des</strong> fonctions de demandeur et de répondeur, c’est encore l’agressivité<br />

qui domine : c’est à chercher toutes <strong>les</strong> occasions de blâme que présente<br />

le raisonnement qu’on découvrira avec le plus d’efficacité sa valeur véritable.<br />

C’est ainsi qu’Aristote propose cinq reproches de base que peut mériter<br />

l’attaque élaborée par le demandeur. Peut-être — et c’est un véritable constat<br />

d’échec — l’attaque se révèle-t-elle parfaitement inoffensive. Ce que le<br />

répondeur est tenu de faire remarquer, c’est que le raisonnement ne conclut<br />

pas, ne mène pas au propos, ne détruit pas du tout la position initiale, ni<br />

aucune autre d’ailleurs 627. Chose importante, ici, c’est la matière, normalement,<br />

qui est visée, non la forme. Rappelons-le encore, nous avons situé<br />

tout ce chapitre dans un contexte d’investigatoire, un contexte où demandeur<br />

et répondeur présentent <strong>les</strong> dispositions intellectuel<strong>les</strong> et mora<strong>les</strong> pour conduire<br />

au mieux une investigation, en tirant de ce à quoi prêtent propos et<br />

position tout ce qui conduit respectivement à leur conclusion et <strong>des</strong>truction.<br />

Critiquer le raisonnement, ici, ce n’est pas critiquer le demandeur ou le répon-<br />

626Voir ibid., 157b8-33.<br />

627Voir ibid., 11, 161b19-21.<br />

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