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La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

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<strong>La</strong> dialectique <strong>aristotélicienne</strong><br />

correspondante 416. De fait, c’est la teneur de la position suggérée qui impose<br />

au dialecticien la qualité de sa conclusion. Il cherche toujours à renverser une<br />

position. Si celle-ci est affirmative, comme c’est généralement le cas, son rôle<br />

sera de détruire, d’infirmer — Ì — de conclure la négative la<br />

plus directement opposée : contradictoire ou contraire. Inversement, si la<br />

position suggérée est négative, il devra construire, confirmer —<br />

Ì — l’affirmative opposée. Aussi, alors même qu’il affirme,<br />

son attitude est-elle foncièrement négative, <strong>des</strong>tructrice. On voit par là<br />

pourquoi la réfutation lui offre une voie privilégiée. L’ n’est pas un<br />

caprice de Socrate, mais un instrument qui s’impose inexorablement à lui<br />

comme dialecticien 417. Car il consiste justement en ce qu’on vient de<br />

présenter : découvrir et choisir <strong>des</strong> prémisses dont l’agencement conduise<br />

rigoureusement à conclure la contradictoire de la position soumise à l’examen<br />

418. En ce sens — renverser la position d’abord choisie, qu’elle soit<br />

affirmative ou négative — la réfutation est le but prochain qui mobilise toutes<br />

<strong>les</strong> énergies du dialecticien. « <strong>La</strong> dialectique veut essentiellement réfuter. » 419<br />

Toute l’activité dialectique se ramène à cela : construire la réfutation la plus<br />

efficace, la plus complète, la plus variée, la plus définitive même, si tant était<br />

que le dialecticien pût toucher quelque chose de définitif. « Ce qu’ils<br />

préfèrent par-<strong>des</strong>sus tout, c’est avoir l'air de réfuter » 420, dit Aristote de ceux<br />

qui cherchent à donner l’impression la plus convaincante qu’ils agissent en<br />

416Top., II, 1, 109a9-10 : « On introduit <strong>les</strong> positions plus souvent dans l’affirmative que<br />

dans la négative ; aussi <strong>les</strong> interlocuteurs ont-ils [plus souvent] à détruire. »<br />

417Jusque dans son effort pour comprendre l’oracle du dieu de Delphes, lors même qu’il<br />

ne croyait aucunement possible que la Pythie ne mente ou ne se trompe — « Le dieu ne<br />

ment pourtant pas, car cela ne lui est pas possible. » (Apologie de Socrate, 21b) — Socrate<br />

n’a pu nourrir une autre intention prochaine que celle de réfuter (Ô Ù ).<br />

Voir Apologie de Socrate, 21bc.<br />

418« Si ce qu’on a posé est contraire à la conclusion, nécessairement une réfutation se<br />

trouve produite ; car la réfutation, c’est le raisonnement qui conclut la contradictoire. »<br />

(Prem. Anal., II, 20, 66b10-11) J’utiliserai abondamment <strong>les</strong> Premiers Analytiques.<br />

419Berti, 38. Aristote donne au raisonnement dialectique presque la même définition qu’à<br />

la réfutation : « Sont dialectiques <strong>les</strong> raisonnements qui, partant de ce qui est endoxal, concluent<br />

la contradiction. » (Réf. soph., 2, 165b4-5). <strong>La</strong> seule différence réside dans la contraction<br />

à la matière endoxale.<br />

420Réf. soph., 3, 165b18.<br />

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