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La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

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<strong>La</strong> dialectique <strong>aristotélicienne</strong><br />

L’Étranger : Pour assurer la défense, il nous est nécessaire de mettre à la<br />

question (Û) la conception (ı) de notre père Parménide et de la<br />

forcer à admettre (Ì), du non-être, qu’il est de quelque façon et<br />

inversement, de l’être, que de quelque façon il n’est pas.<br />

Théétète : Il est manifeste que c’est pareille conception qu’on doit combattre<br />

(Ô). 543<br />

Voilà pourquoi Aristote croit présenter la nature de la dialectique dans ce<br />

qu’elle a de plus radical, en la ramenant à la proposition et à l’objection. Le<br />

dialecticien est demandeur et, comme tel, il s’efforce autant que faire se peut<br />

de concevoir l’universel indispensable à la rigueur de l’attaque syllogistique ;<br />

le dialecticien est aussi répondeur et, comme tel, il tend à toute force à<br />

dissoudre dans le multiple tout ce qui se coiffe frauduleusement de l’étiquette<br />

universelle 544. « Pour parler absolument, est dialecticien qui peut proposer et<br />

objecter. » 545 Or proposer, c’est faire une seule chose de plusieurs, car il faut<br />

qu’on obtienne quelque chose de tout à fait un pour conclure ce que vise le<br />

raisonnement 546 ; et objecter, c’est faire d’une seule chose plusieurs, car ou<br />

l’on divise, ou l’on supprime, quand on accorde telle partie et non l’autre de<br />

ce qui est proposé 547.<br />

543Sophiste, 241d.<br />

544« <strong>La</strong> technique du dialecticien est de “voir où la koinonia est possible et où elle n’est<br />

pas possible” (Sophiste, 253b). » (Paci, <strong>La</strong> Dialettica in Platone, 26)<br />

545Top. VIII, 14, 164b3.<br />

546Il faut comprendre cette affirmation comme indiquant la rigoureuse universalité que<br />

doit revêtir la majeure dont dépend toute l’argumentation.<br />

547Voir Top. VIII, 14, 164b4-7. Comparer : « C’est de ces choses que je suis, Phèdre,<br />

amoureux, <strong>des</strong> divisions et <strong>des</strong> compositions qui me rendent aptes à parler et penser. Et si je<br />

pense voir quelqu’un d’autre capable de se porter vers une chose qui, tout en étant une, soit<br />

de nature à s’étendre à plusieurs (Ù ∞ Ú Ú Ï ı), je le poursuis…<br />

Or ceux qui sont capab<strong>les</strong> de le faire …, jusqu’à date je <strong>les</strong> appelle dialecticiens. »<br />

(Phèdre, 266c) — De même : « Dans le championnat dialectique, le questionneur a pour<br />

rôle de proposer <strong>des</strong> énoncés universels, en <strong>les</strong> soumettant aux objections éventuel<strong>les</strong> du<br />

répondant. Celui-ci devra donc essayer de renverser la proposition universelle en fournissant<br />

<strong>des</strong> contre-exemp<strong>les</strong> : il “détruit” la proposition universelle, et la “divise”, en refusant<br />

telle partie. » (François De Gandt, <strong>La</strong> Mathésis d’Aristote, II, 49)<br />

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