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La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

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<strong>La</strong> dialectique <strong>aristotélicienne</strong><br />

réside toute entière dans une espèce de pression de l’observation sensible sur<br />

la raison : <strong>les</strong> endoxes sont <strong>les</strong> idées, <strong>les</strong> généralisations, <strong>les</strong> jugements<br />

que l’ensemble <strong>des</strong> observations sensib<strong>les</strong> normalement disponib<strong>les</strong><br />

conduit spontanément à former.<br />

Le probable ainsi entendu au sens d’une conformité et d’une sympathie<br />

naturelle avec la raison ne garde rien d’un subjectivisme arbitraire. Son<br />

critère prochain réside dans le sujet, puisque le probable, l’endoxe, c’est ce<br />

que la raison admet habituellement. Mais son fondement ultime est objectif,<br />

tenant à ce qui résulte régulièrement <strong>des</strong> observations courantes. Cette<br />

régularité nous le fait reconnaître comme appartenant assez naturellement au<br />

discours de la raison humaine. C’est en ce sens qu’Aristote parle d’un <br />

, d’un endoxal absolu. Il n’est pas, comme le pense Evans, absolu à<br />

cause d’une espèce d’indépendance par rapport à la raison qui le pense ; celleci<br />

reste toujours une raison humaine qui n’atteint pas alors son objet propre :<br />

la vérité perçue comme telle, une conformité évidente de la raison avec la<br />

réalité. Il est absolu parce que <strong>les</strong> opinions reçues de tous témoignent de<br />

l’inclination naturelle de la raison confrontée à tel<strong>les</strong> observations 148. Quant<br />

au ›Ô , l’endoxe relatif, il a de commun avec l’endoxe absolu<br />

d’être admis de fait, mais il s’en distingue par ce qu’il ne l’est que par<br />

quelque personne déterminée, signe beaucoup plus faible, du moins au départ<br />

de la recherche, d’un rapport entre la nature rationnelle et une idée donnée. Il<br />

n’y aura donc pas nécessairement correspondance entre endoxe absolu et<br />

endoxe relatif, bien que — mais ceci toujours au départ de la recherche — la<br />

personne au jugement sain et bien formé porte un jugement conforme à<br />

l’endoxe absolu. Il en est bien sûr autrement dès que <strong>les</strong> interlocuteurs ont<br />

derrière eux une expérience valable dans l’examen du problème concerné.<br />

Alors, l’endoxe relatif à eux prime sur l’endoxe absolu et est signe plus<br />

probant d’un rapport avec la nature rationnelle 149. Mais, hors ce cas, l’endoxe<br />

relatif n’a besoin d’être considéré par le logicien que dans le contexte d’une<br />

148« Le philosophe est aux images menta<strong>les</strong> ce que le chien est aux images concrètes <strong>des</strong><br />

personnes ; ils sont tous deux amis <strong>des</strong> images connues et ennemis <strong>des</strong> étrangères. » (République,<br />

II, 375e-376b)<br />

149Voir supra, 45, note 129 et 50, note 140.<br />

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