23.06.2013 Views

La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Yvan Pelletier<br />

pas de saveur <strong>aristotélicienne</strong>. Aristote la rejette nommément, quand il soutient<br />

que :<br />

Chacun juge bien <strong>des</strong> choses qu’il connaît, et c’est de cel<strong>les</strong>-là qu’il est bon<br />

juge. Avec limite donc, au sujet particulier de sa formation, pour celui qui est<br />

bien formé ; mais absolument, pour celui qui est bien formé sur tout sujet. 170<br />

Aubenque multiplie quand même <strong>les</strong> formu<strong>les</strong> pour vanter, chez le<br />

Ô, l’universalité de ce « pouvoir que son ignorance même lui<br />

confère ; celui de confronter le discours scientifique, qui est toujours partiel,<br />

aux exigences du discours humain en général... L’homme cultivé n’est autre<br />

que l’homme en tant qu’homme, qui, parce qu’il n’est attaché à rien,<br />

communique avec la totalité, remet chaque savant à sa place... 171 ». On arrive<br />

même à ce complet contresens de considérer que le Ô « n’impose<br />

aucune méthode » 172 à l’. À ce moment, Aubenque fusionne<br />

purement et simplement la Û avec la : « Ce qu’Aristote<br />

appelle ici “culture générale” apparaît là (dans l’Organon) sous un nom qui<br />

nous est désormais familier : celui de dialectique. » 173 Là encore, on apprend<br />

que c’est l’ignorance qui constitue le dialecticien et que, pour cette raison, il<br />

est à la fois incapable de dire quoi que ce soit, mais habilité à juger de tout ce<br />

que d’autres disent.<br />

Elle a une fonction critique universelle, mais il faudrait préciser : une fonction<br />

qui n’est universelle que parce qu’elle se contente d’être critique, c’est-àdire<br />

de juger le discours de l’autre, et non de se présenter elle-même comme<br />

un discours qui s’ajouterait à d’autres discours. 174 — <strong>La</strong> critique n’est univer-<br />

voisin de celui d’Aristote, lorsqu'elle appelle homonymes <strong>des</strong> personnes différentes de<br />

même nom. Mais ce sens, restreint aux personnes, est par trop limité…» (Yvan Pelletier,<br />

notes à la traduction d’Aristote, Les Attributions (catégories), 64-65 ; voir ibid. pour la<br />

même note appliquée aussi aux ˘ et aux ˘)<br />

170Éth. Nic., I, 1, 1094b27-1095a2 : ¡ Ô et ¡ Ú Ô,<br />

celui qui a une Û et celui qui a la Û sur tout propos.<br />

171Aubenque, Le Problème de l’être…, 285 ; c’est moi qui souligne.<br />

172Ibid., 285.<br />

173Ibid., 286.<br />

174Ibid., 283.<br />

62

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!