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La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

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<strong>La</strong> dialectique <strong>aristotélicienne</strong><br />

Ce n’est donc pas l’ignorance qui confère au dialecticien son regard universel,<br />

c’est, comme pour le métaphysicien, le caractère éminemment commun<br />

du sujet dont la considération lui fournit tous ses <strong>principes</strong> : l’être. On<br />

comprend de là la grande tentation qu’éprouvent bien <strong>des</strong> aristotéliciens de<br />

confondre métaphysique et dialectique. El<strong>les</strong> ont le même objet ; n’auraientel<strong>les</strong><br />

pas aussi le même mode ? Pas selon Aristote !<br />

(<strong>La</strong> dialectique et la philosophie) diffèrent par le style (ı) de leur<br />

puissance... <strong>La</strong> dialectique est probatoire () à l’endroit <strong>des</strong> mêmes<br />

choses vis-à-vis <strong>des</strong>quel<strong>les</strong> la philosophie est cognitive (). 178<br />

Mais qu’est-ce à dire ? Qu’est-ce que cette différence de ı ? Que<br />

signifie, pour el<strong>les</strong>, d’être ou ? <strong>La</strong> philosophie, à<br />

savoir la philosophie première, la métaphysique, est cognitive. Cela veut dire<br />

qu’elle a le pouvoir de faire connaître (˘) vraiment son sujet, de la<br />

façon la plus excellente : la philosophie est science. C’est dans sa réalité<br />

qu’elle considère l’être, et c’est à partir de sa nature même qu’elle en fait<br />

connaître, et démonstrativement, <strong>les</strong> propriétés 179. Car l’être regardé en ce<br />

qu’il a le plus radicalement raison d’être est d’un genre unique : il est substance,<br />

et, en tant qu’il est, <strong>des</strong> propriétés lui conviennent avec nécessité, que<br />

l’on peut connaître en toute vérité et certitude.<br />

Le nombre, en tant que nombre, est doué d’affections propres, tel<strong>les</strong> le pair,<br />

l’impair, la commensurabilité, l’égalité, l’excès, le défaut... De même, l’être,<br />

en tant qu’être, est doué de certaines propriétés, et c’est là à propos de quoi il<br />

appartient au philosophe de chercher le vrai. 180<br />

Mais là n’est pas la situation de la dialectique. Car le dialecticien ne vise<br />

pas directement <strong>des</strong> propriétés de l’être qui lui conviendraient par soi, en tant<br />

178Mét., , 2, 1004b24-26.<br />

179« L’usage de la (logique) démonstrative consiste à user <strong>des</strong> <strong>principes</strong> <strong>des</strong> choses sur<br />

<strong>les</strong>quel<strong>les</strong> porte la démonstration, et il appartient donc aux sciences réel<strong>les</strong>. Il ne consiste<br />

pas à user de relations (intentionibus) logiques. » (S. Thomas, In IV Mét., 4, #577)<br />

180Mét., , 2, 1004b10-17. « Le philosophe diffère du dialecticien sur le plan de la puissance.<br />

En effet, la considération du philosophe comporte une vertu plus grande que celle du<br />

dialecticien. C’est que le philosophe procède démonstrativement, à propos de ces caractères<br />

communs dont il a été question. C’est pourquoi il lui appartient d’en avoir science et de<br />

pouvoir <strong>les</strong> faire connaître avec certitude. » (S. Thomas, In IV Met., 4, #574)<br />

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