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La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

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<strong>La</strong> dialectique <strong>aristotélicienne</strong><br />

nature, qu’el<strong>les</strong> soient assurées par une raison ou par plusieurs. Sans doute,<br />

comme on vient de le mentionner, ne peuvent-el<strong>les</strong> s’observer en action avec<br />

cette pureté 487 : il y a toujours quelque imperfection, au moins passagère,<br />

d’intention ou de préparation, qui oblige tantôt l’un tantôt l’autre interlocuteur<br />

à revêtir quelque teinte probatoire, à se protéger de son partenaire. Aussi,<br />

en donnant <strong>des</strong> règ<strong>les</strong>, on est toujours pratiquement dans l’optique de guider<br />

le probateur, comme on voit bien qu’Aristote fait, dans ses <strong>Topiques</strong>. Mais,<br />

même en vue de bien appréhender la valeur et la portée de tel<strong>les</strong> règ<strong>les</strong>, il est<br />

indispensable de réfléchir d’abord sur <strong>les</strong> objectifs communs et <strong>les</strong> objectifs<br />

propres de demandeurs et de répondeurs strictement dialectiques, dont toute<br />

la préoccupation soit l’investigation d’un problème et qui, selon le mot de<br />

Platon, s’adonnent à ces « beaux et nob<strong>les</strong> entretiens, où l’on cherche la vérité<br />

de toutes ses forces et par toutes <strong>les</strong> voies possib<strong>les</strong>, dans la seule vue de la<br />

connaître, où l’on salue de loin <strong>les</strong> faux brillants et la dispute et tout ce qui ne<br />

tend qu’à la vaine gloire et à la chicane » 488. On doit être conscient, toutefois,<br />

que c’est là chose très difficile, tellement, dans la situation concrète, dialectique<br />

et probatoire sont inexorablement intriquées l’une dans l’autre. Pour <strong>les</strong><br />

distinguer, il faudra faire une certaine violence au texte d’Aristote et le découper<br />

d’une manière qui paraîtra artificielle. Et avec quelque raison puisque,<br />

assez paradoxalement, comme on y a déjà fait allusion, à regarder d’aussi près<br />

le cœur de la préoccupation dialectique, on s’éloigne du dialogue concret et<br />

on définit une intention qui s’incarne plus facilement dans une recherche solitaire.<br />

Inversement aussi, Aristote, qui veut munir pour la recherche dialogique,<br />

se voit contraint de parler continuellement en termes de préoccupation<br />

probatoire, ad hominem plus que ad positionem.<br />

487« <strong>La</strong> distinction <strong>aristotélicienne</strong> <strong>des</strong> argumentations éristiques, critiques et dialectiques<br />

… ne constitue qu’une idéalisation <strong>des</strong> préoccupations qui, avec <strong>des</strong> intensités variab<strong>les</strong>,<br />

sont inextricablement mêlées dans <strong>les</strong> débats réels. » (Perelman, <strong>La</strong> Méthode dialectique et<br />

le rôle de l’interlocuteur dans le dialogue, 29)<br />

488République VI, 12, 499a. Trad. Chambry.<br />

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