23.06.2013 Views

La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

<strong>La</strong> dialectique <strong>aristotélicienne</strong><br />

2. Le caractère naturellement <strong>des</strong>tructeur de la matière endoxale<br />

Cet enchaînement de conséquences — origine rationnelle, indépendance<br />

<strong>des</strong> choses et de leur vérité, incohérence — nous conduit à voir sous son<br />

véritable jour l’agressivité qui marque l’activité dialectique et la rend si<br />

antipathique aux gens peu ou mal expérimentés dans la vie rationnelle. Car<br />

c’est une loi facile à constater que lorsqu’on ne peut connaître une chose de<br />

l’intérieur, lorsqu’on est réduit à l’apprécier à travers ce qui lui est extrinsèque,<br />

on la connaîtra le plus facilement et efficacement en tentant de la détruire.<br />

Comment savoir qu’un prototype de véhicule possède toutes <strong>les</strong><br />

propriétés qui lui sont dues, en termes de sécurité, malléabilité, résistance ?<br />

En l’essayant dans <strong>les</strong> conditions qui ont le plus de chances de prouver qu’il<br />

n’a pas ces qualités. Comment savoir si une assiette est solide ? En faisant<br />

tout pour la briser. Où vérifie-t-on qu’un ami est fidèle ? Dans <strong>les</strong> situations<br />

qui l’exposent le plus à trahir. De l’extérieur, il est toujours plus facile de détruire<br />

que de construire. C’est qu’on ne peut s’assurer qu’une chose est bonne<br />

qu’en en voyant bons tous <strong>les</strong> éléments et tous <strong>les</strong> aspects ; tandis qu’il suffit<br />

d’en voir un seul mauvais pour la savoir mauvaise. Bonum ex omnibus,<br />

malum ex uno. <strong>La</strong> matière endoxale n’échappe pas à cette nécessité. Voici un<br />

énoncé problématique. Je ne sais s’il est vrai ou faux. Sur la nature du sujet, je<br />

ne dispose pas d’énoncés qui m’en donneraient une évidence intérieure, essentielle<br />

et d’après <strong>les</strong>quels je pourrais voir en toute nécessité que l’énoncé<br />

initial est vrai. Je n’ai que <strong>des</strong> énoncés extérieurs aux choses concernées, issus<br />

<strong>des</strong> conceptions familières à leur sujet. Dans mon effort de m’en servir pour<br />

découvrir si l’énoncé problématique est vrai, inévitablement je serai amené à<br />

en user au maximum pour détruire cet énoncé, le mettre en contradiction avec<br />

ce qui paraît le plus solide. C’est tellement plus facile ainsi. C’est que la<br />

position initiale est généralement un énoncé universel. En effet, si c’est une<br />

définition qui est examinée, la position sera normalement que cette définition<br />

s’attribue à tous <strong>les</strong> sujets de l’espèce qu’elle prétend définir. Or il est bien<br />

plus facile de conclure une particulière, donc la contradictoire d’une telle<br />

position.<br />

Pour confirmer [une définition], on doit apporter un raisonnement universel,<br />

car il faut que la définition s’attribue à tout ce à quoi le nom s’attribue ; [il<br />

faut] encore, en plus de cela, que se convertissent ce à quoi la définition et le<br />

147

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!