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La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

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<strong>La</strong> dialectique <strong>aristotélicienne</strong><br />

ses prémisses sont endoxa<strong>les</strong> 842. Aussi Aristote étonne, à première lecture, en<br />

définissant concurremment le syllogisme dialectique par l’usage de lieux. Où<br />

donc se rejoignent l’endoxe, qui tient de la matière, et le lieu, qui tient de la<br />

forme ? En ceci que l’endoxalité <strong>des</strong> prémisses a comme conséquence de déplacer<br />

le point d’appui de la rigueur formelle du raisonnement. S’appuyant<br />

sur <strong>des</strong> données endoxa<strong>les</strong>, la raison ne saisit pas avec évidence le rapport réel<br />

entre leurs termes et elle doit chercher ailleurs un rapport évident qui satisfasse<br />

l’exigence de rigueur exprimée dans le dici de omni. Or, quand la raison<br />

ne saisit pas avec évidence la composition ou la division d’un attribut avec un<br />

sujet, elle peut toujours saisir la modalité de son attribution. Lorsqu’on forme<br />

un énoncé, nécessaire, endoxal ou seulement apparent, on met toujours entre<br />

sujet et attribut une relation de définition à défini, de contraire à contraire, de<br />

plus à moins ; en d’autres mots, l’énoncé ne peut pas indiquer que l’attribut<br />

fait connaître le sujet sans impliquer simultanément qu’il le fait connaître<br />

comme sa définition 843, ou sa cause 844, ou son contraire 845, ou un plus 846. Or<br />

ces relations, qui s’inscrivent dans le mode selon lequel la raison conçoit son<br />

énoncé, lui sont immédiatement connaissab<strong>les</strong>. C’est précisément sur cette<br />

évidence que s’appuie la raison pour inférer dialectiquement : elle saisit entre<br />

<strong>les</strong> diverses relations logiques impliquées dans <strong>les</strong> énoncés l’application du<br />

dici de omni, dici de nullo qui permet l’inférence. Le lieu n’est rien d’autre,<br />

on le verra bientôt, que la perception, puis la <strong>des</strong>cription de cette inférence.<br />

C’est à ce niveau purement formel et logique du lieu que s’applique en dialectique<br />

le principe élémentaire du syllogisme. Cela s’explique par le fait que <strong>les</strong><br />

relations logiques, indépendamment de tout contenu matériel, impliquent en<br />

el<strong>les</strong>-mêmes certains rapports déterminés quant à l’universalité <strong>des</strong> termes. <strong>La</strong><br />

relation de définition à défini, pour prendre un exemple simple, implique<br />

842Voir Top., I, 1, 100a30 : « Est un raisonnement dialectique celui qui raisonne à partir<br />

d’endoxes. » — S. Thomas, In Post. Anal., prooemio, #6 : « Le syllogisme dialectique procède<br />

de données probab<strong>les</strong>. » — De Pater, Les <strong>Topiques</strong>…, 71, note 28 : « Le syllogisme<br />

dialectique est défini selon sa matière. »<br />

843Par exemple : L’homme est animal raisonnable.<br />

844Par exemple : Cette réponse est intelligente.<br />

845Par exemple : Le mal n’est pas un bien.<br />

846Par exemple : Les hommes ne sont pas <strong>des</strong> dieux.<br />

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