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La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

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<strong>La</strong> dialectique <strong>aristotélicienne</strong><br />

qu’à vérifier si le contraire inspire de la honte. Comme c’est le cas, il tient un<br />

argument pour conclure affirmativement.<br />

En termes plus analytiques, l’espèce intègre au lieu commun l’identité<br />

du terme majeur, attribut de la conclusion, ainsi que sa relation avec un<br />

moyen terme précisément déterminé lui aussi. En somme, presque tout<br />

l’argument déterminé est exprimé dans l’espèce, à la seule exception du terme<br />

mineur. On tient la matière de la prémisse majeure en son entier, qui met en<br />

relation <strong>les</strong> majeur et moyen termes, ainsi l’essentiel de la mineure et de la<br />

conclusion : le moyen terme et le terme majeur, avec le style de relation qu’on<br />

en attend avec le terme mineur. Reste simplement à vérifier de l’éventuel<br />

terme mineur, quand un problème est soulevé, s’il entretient avec le moyen<br />

terme la relation attendue. Cette vérification, on le verra au prochain chapitre,<br />

relève de l’enquête instrumentale. Sur tel sujet dont on veut juger s’il est<br />

juste, ou utile, ou beau, il s’agit de vérifier quelle relation a révélé l’enquête<br />

entre lui et le moyen terme suggéré par l’espèce. Pourvoyant ainsi l’orateur et<br />

le dialecticien non seulement de la structure de l’argument, ce que faisait déjà<br />

le lieu commun, mais encore matériellement de l’une <strong>des</strong> prémisses requises,<br />

l’espèce constitue la préparation la plus immédiate que l’on puisse espérer<br />

d’une méthode : donner davantage serait procurer l’argument tout fait ; ce<br />

serait une tâche infinie, et Aristote reproche aux sophistes de s’y essayer 1213 ;<br />

car, « aucun art ne considère le singulier » 1214. Comme le lieu commun,<br />

l’espèce exprime la structure de l’argument entier, non une simple prémisse.<br />

On y trouve toute la relation inférentielle entre <strong>les</strong> trois termes : Ce (mineur :<br />

le sujet du problème éventuel) qui est juste (moyen : l’espèce du bien) est<br />

bon (majeur). Dans la méthode, par souci de concision, Aristote se contente<br />

d’énumérer avec d’autres biens la justice et <strong>les</strong> autres vertus 1215 ; il ne faut<br />

pas en prendre occasion pour imaginer que l’espèce complète est le simple<br />

énoncé : la justice est bonne. C’est une erreur fréquente, de voir le lieu propre<br />

1213Voir Réf. soph., 34, 183b36-184a8.<br />

1214Rhét., I, 2, 1356b30.<br />

1215Voir ibid., 6, 1362b9-12 : « Pour le dire un à un, voici ce qui est nécessairement bon:<br />

le bonheur…, la justice, le courage, la tempérance… »<br />

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