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La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

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<strong>La</strong> dialectique <strong>aristotélicienne</strong><br />

blème, quel qu’il soit, qu’ils forment un syllogisme concluant en contradiction<br />

avec cette position, c’est-à-dire une réfutation. Mais une réfutation<br />

de la position, non du répondeur, qui n’est jamais mentionné<br />

comme tel dans ce contexte : « Sont dialectiques <strong>les</strong> raisons qui, partant <strong>des</strong><br />

endoxes, concluent la contradiction. » 695 On peut faire la même constatation<br />

chaque fois qu’Aristote définit la méthode dialectique comme telle ou le<br />

raisonnement dialectique. Il s’agit toujours de procéder de prémisses<br />

endoxa<strong>les</strong>, et cela implique, sans avoir toujours à être mentionné<br />

explicitement, que l’on cherchera à conclure la contradictoire d’une position<br />

examinée, du fait que <strong>les</strong> endoxes sont toujours assez incohérents pour<br />

permettre de conclure l’une ou l’autre <strong>des</strong> contradictoires et qu’il est plus<br />

facile et efficace d’attaquer que de réhabiliter la position mise en examen.<br />

Le propos de notre travail sera de découvrir une méthode grâce à laquelle,<br />

d’abord, nous pourrons raisonner à partir d’endoxes sur tout problème<br />

proposé. 696 — Le raisonnement dialectique est celui qui raisonne à partir<br />

d’endoxes. 697<br />

Aucune référence à un adversaire, à quelque mauvaise tête qui croirait à<br />

tort savoir ou en ferait semblant. Non. <strong>La</strong> situation saine d’investigation implique<br />

que non seulement Socrate, c’est-à-dire non seulement le demandeur,<br />

mais tout autant le répondeur sache qu’il ne sait pas. On ne commence pas<br />

l’investigation proprement dite avant que cette double condition soit remplie.<br />

Si l’un sait, qu’il renseigne l’autre ; un point, c’est tout. Si <strong>les</strong> deux ignorent,<br />

on ne va pas en désigner un pour faire semblant qu’il sait, simplement parce<br />

qu’on ne saurait pas comment discuter autrement qu’en montrant au répondeur<br />

qu’il ne sait pas. En somme, ce qu’il faut comprendre, c’est que le répondeur,<br />

quand il choisit et qu’il énonce la position initiale, parle sans doute<br />

comme s’il savait (› ∞˘ 698), puisqu’il énonce quelque chose, ce qui est<br />

l’acte de connaissance par excellence. Mais, à moins qu’il n’y ait manque<br />

d’expérience, ni lui ni le demandeur ni <strong>les</strong> auditeurs éventuels ne sont pris au<br />

695Réf. soph., 2, 165b3-4.<br />

696Top., I, 1, 100a18-20.<br />

697Ibid., 100a30.<br />

698Voir Réf. soph., 34, 183b3.<br />

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