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La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

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Yvan Pelletier<br />

nécessairement une attribution universelle : si l’on admet l’expression animal<br />

raisonnable comme faisant connaître l’homme par sa définition, on admet,<br />

par le fait même, que tout homme est animal raisonnable. De telle sorte que<br />

mettre en relation une proposition liant un défini à sa définition avec une<br />

autre qui nie quelque chose de cette définition remplit ipso facto la condition<br />

du dici de omni vel de nullo, et permet d’inférer la disconvenance de cette<br />

chose au défini. Le lieu “Ce qui répugne à la définition répugne au défini” 847<br />

reconnaît simplement l’application du principe dici de omni comme inscrite<br />

de manière indélébile dans un aspect de la relation définition-défini. Inversement,<br />

on refusera le titre de lieu à un énoncé comme “L’attribut du genre<br />

s’attribue aussi à l’espèce”, en constatant que le principe dici de omni vel de<br />

nullo n’est pas respecté par <strong>des</strong> relations logiques ainsi disposées : « Le lieu<br />

précédent est faux pour ce qui est d’établir… car ce n’est pas nécessairement<br />

que tout ce qui appartient au genre appartient aussi à l’espèce. » 848<br />

On comprend ainsi en quel sens l’argument dialectique n’est pas étranger<br />

à la structure décrite dans <strong>les</strong> Premiers Analytiques. Cette structure est aussi<br />

présente dans l’argument dialectique que dans l’argument démonstratif : la<br />

différence est que, dans le cas de l’argument démonstratif, l’évidence de l’inférence<br />

est perçue à travers <strong>les</strong> natures mêmes signifiées par <strong>les</strong> termes, alors<br />

que, dans le cas de l’argument dialectique, l’évidence porte uniquement sur le<br />

rapport logique <strong>des</strong> termes entre eux 849. Brunschwig aurait dû le voir quand il<br />

décrivait comme suit le processus syllogistique :<br />

Le syllogisme est donc un acte complexe, dans lequel se superposent une<br />

affirmation concernant la validité d’une inférence (ou, ce qui revient au même,<br />

la vérité dans tous <strong>les</strong> cas de l’implication correspondante) et une affirmation<br />

concernant la vérité de ses prémisses, affirmations qui sont toutes deux nécessaires<br />

pour légitimer celle dont la conclusion sera l’objet. 850<br />

847Voir Top., II, 2, 109b30ss.<br />

848Voir ibid., 4, 111a23-26. Évidemment, on pense ici à ce qui appartient au genre de<br />

façon particulière.<br />

849On peut interpréter en ce sens une remarque de saint Albert : « <strong>La</strong> foi a relation de lieu<br />

aux choses non apparentes et se trouve ainsi moyen, puisque la relation de lieu se réduit au<br />

moyen terme syllogistique. » (Somme théol., tr. 3, q. 15, c. 3, ad 5)<br />

850Brunschwig, xxxiii-xxxiv.<br />

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