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La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

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<strong>La</strong> dialectique <strong>aristotélicienne</strong><br />

l’intuition de cette nécessité qu’Alexandre réserve l’endoxe relatif à la<br />

probatoire et l’endoxe absolu à l’investigatoire. Car, une fois ce test réalisé,<br />

une fois <strong>les</strong> deux interlocuteurs sur le même pied, ce qui était au départ un<br />

endoxe relatif à l’un <strong>des</strong> interlocuteurs vient médiatement enrichir le patrimoine<br />

de l’endoxal absolu, et l’examen subséquemment fondé sur lui est pure<br />

investigatoire. « L’endoxe absolu est seul objet et seul principe de la dialectique<br />

au sens plein du mot, et l’endoxe déterminé est objet de la<br />

probatoire. » 725 Mais la préoccupation de l’éprouvé commence bien avant. En<br />

effet, dès que l’investigation d’un problème commence, conscient de la<br />

nécessité d’être en rapport de confiance réciproque pour la bien mener, tout<br />

demandeur, aussi bien que tout répondeur, se doit d’éviter à son interlocuteur<br />

<strong>les</strong> occasions de s’inquiéter à son sujet. Pour ce faire, il ne se contentera pas<br />

de bien remplir son office, mais aura à cœur qu’il ressorte le plus manifestement<br />

possible de ses procédés qu’il le remplit bien et veut bien le remplir. De<br />

là toutes ces allusions d’Aristote au fait que toute investigation se teinte de<br />

probation, et tous ces Û dont il saupoudre la <strong>des</strong>cription <strong>des</strong> offices<br />

de demandeur et de répondeur. De ce dernier surtout, puisqu’il prête plus<br />

facilement à soupçon ; c’est là le motif pour lequel Socrate craignait de s’y<br />

engager.<br />

Soumettre à une épreuve et donner satisfaction, voilà donc <strong>les</strong> deux<br />

préoccupations radica<strong>les</strong> du dialogue probatoire. Il s’y trouve nécessairement<br />

quelqu’un qui suspecte quelque malfonction chez son interlocuteur, et quelqu’un<br />

qui est ainsi suspecté et qui doit rendre compte de la manière dont il<br />

gère sa fonction. On pourrait parler en cela aussi, mais par homonymie, d’un<br />

demandeur et d’un répondeur. D’une position initiale : le répondeur joue bien<br />

son rôle ; d’un propos initial, sa négation : le répondeur ne joue pas bien ce<br />

rôle. Ce cadre familier permet de mieux apercevoir <strong>les</strong> deux opérations ou<br />

genres d’opérations dans <strong>les</strong>quel<strong>les</strong> s’incarnent <strong>les</strong> préoccupations caractéristiques<br />

du probateur et de l’éprouvé. Que devra faire le probateur ? en quoi<br />

consisteront <strong>les</strong> deman<strong>des</strong> par <strong>les</strong>quel<strong>les</strong> il cherchera à se donner toute l’évidence<br />

possible que son interlocuteur n’est pas à la hauteur ? Et comment<br />

725Alexandre, In I Top., 22, 12.<br />

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