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La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

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<strong>La</strong> dialectique <strong>aristotélicienne</strong><br />

propre peut figurer dans un argument sans que le lieu commun s’y trouve (et<br />

inversement) » 1223, il faut que lui ait échappé, à lui aussi, le rapport véritable<br />

du lieu commun avec le lieu propre. Ces interprétations du lieu propre ont le<br />

tort de ne voir en lui que l’aspect matériel qui, bien que plus apparent, ne dit<br />

pas tout ce qu’est l’espèce, qui est d’abord un lieu, même si c’est un lieu contracté<br />

à une matière déterminée.<br />

B. L’espèce et ses noms<br />

Comme le lieu, l’espèce connaît, chez Aristote, diverses dénominations,<br />

dont chacune aide à s’en représenter la nature et l’utilité. Qu’il appelle <strong>les</strong><br />

espèces lieux 1224 et éléments 1225, cela n’a rien d’étonnant, puisqu’el<strong>les</strong> en sont<br />

proprement. Il ne s’agit pas, ici, d’une nouvelle analogie, mais de l’usage univoque<br />

du mot lieu pris dans son premier sens dialectique : l’espèce est un lieu<br />

comme l’homme est un animal 1226. On ne trouve pas telle quelle, chez<br />

Aristote, l’expression ı , lieu propre, pour désigner l’espèce par<br />

opposition à son genre : le ı ı, lieu commun 1227. Ces appellations<br />

1223Ibid. Cette idée est cependant cohérente avec sa position selon laquelle le lieu<br />

commun et le lieu propre sont <strong>les</strong> deux espèces d’un même genre. Voir ibid., 18 et 121.<br />

Voir ma critique de cette position, supra, 319.<br />

1224Voir Rhét., I, 5, 1362a13-14 ; II, 3, 1380b30-31 ; III, 19, 1419b18-19 ; 1419b23 ;<br />

1419b27 ; Top., III, 2, 117b10.<br />

1225Voir Rhét., I, 2, 1358a35 ; 6, 1362a20 ; Top., VI, 5, 143a13 ; 9, 147a22 ; 14, 151b18.<br />

1226Le texte de Rhét., II, 26, 1403a15ss., où Aristote dit qu’amplifier et diminuer ne sont<br />

pas <strong>des</strong> éléments, semble une objection. Il faut bien lire le texte. Aristote ne veut pas dire<br />

que <strong>les</strong> espèces ordonnées à conclure le grand ou le petit, ou l’utile, etc., ne sont pas <strong>des</strong><br />

lieux, mais simplement qu’il ne faut pas identifier ces lieux incarnés aux lieux communs et<br />

croire, par exemple, que <strong>les</strong> espèces communes du grand et du petit (« û Ó <br />

Ù Ó –… », voir Rhét., II, 18, 1391b27-1392a5) sont la même chose que <strong>les</strong><br />

lieux communs du plus et du moins (« Û … ∑ ¡ Ú ß<br />

ı…», voir Rhét., I, 2, 1358a14ss. et II, 23, 1397b14ss.).<br />

1227Il est d'ailleurs à remarquer qu'on ne trouve pas non plus l’expression ı Ù<br />

comme telle. C’est le terme commun substantivé Û qui est employé pour désigner<br />

le lieu commun (voir Rhét., I, 2, 1358a13, 28 et 32) par opposition aux , propres (voir<br />

Rhét., I, 2, 1358a17). Il faut, de plus, être attentif à ne pas confondre avec ces Ï <strong>les</strong><br />

espèces communes, qu’Aristote ne désigne aussi que par la même expression Û<br />

(voir Rhét., II, 18, 1391b22ss.), quoique pour une autre raison : ces espèces visent <strong>des</strong> attributs<br />

communément uti<strong>les</strong> aux trois genres oratoires. Voir Pelletier, Espèces communes et<br />

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