23.06.2013 Views

La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

<strong>La</strong> dialectique <strong>aristotélicienne</strong><br />

réponse, mais d’une démonstration 1129 pour l’une <strong>des</strong> parties de la contradiction.<br />

» 1130<br />

On reviendra plus loin sur <strong>les</strong> caractéristiques particulières de la proposition<br />

et du problème dialectiques. Aristote porte, ici, un regard plus abstrait.<br />

Il ne s’agit pas encore de proposition dialectique ou de problème dialectique,<br />

mais plus généralement « de toute proposition et de tout problème » 1131 sans<br />

restriction. Nulle part, avant le chapitre 10, ses considérations n’excluent<br />

quelque discipline spéculative. C’est de tout le domaine rationnel qu’il entend<br />

tracer grossièrement <strong>les</strong> cadres ; l’éclairage particulier sous lequel le<br />

dialecticien l’envisage n’interviendra qu’après. C’est donc, ici, toute proposition<br />

qu’on peut voir comme une demande faite à l’interlocuteur, d’énoncer ce<br />

qu’il pense déjà ; si l’on est en recherche, il s’agira d’un endoxe ; mais, dans<br />

un enseignement scientifique, ce sera un principe propre, nécessaire et immédiat,<br />

car, alors, la demande visera quelque chose à quoi « ˜ Ù<br />

Ì » 1132 et demandera donc à l’interlocuteur s’il comprend, non<br />

s’il adhère 1133. À la différence du problème, toujours indéterminé au départ,<br />

1129 Û. Plus précisément : la demande d’une position à laquelle il faudra apporter<br />

une preuve. Mieux encore : la demande d'une position à attaquer.<br />

1130 Alexandre, In I Top., 40, 27-29.<br />

1131 Top., I, 4, 101b17.<br />

1132 Réf. soph., 2, 165b3.<br />

1133 Ce qui lui est proposé par le Ì, le maître qui lui transmet la science, le<br />

Ì, le disciple, doit y adhérer dès qu’il le comprend, en raison de son caractère<br />

immédiatement évident et par là indémontrable. C’est le sens de cette maxime : « Ó<br />

˜ Ù Ì, Il y a nécessité pour le disciple d’adhérer. » Tellement qu’à<br />

parler strictement, il ne faut pas appeler <strong>les</strong> propositions scientifiques <strong>des</strong> deman<strong>des</strong> : « Le<br />

démonstrateur ne demande pas mais prend. » (Prem. Anal., I, 1, 24a24) Parmi ces propositions,<br />

« tout disciple [en] possède nécessairement » (Sec. Anal., I, 2, 72a16) certaines seulement<br />

; à cel<strong>les</strong>-ci il réserve le nom d’˘, de dignitates, d’axiomes, de réclamations.<br />

Mais la plupart de ces propositions, dit-il, « le disciple de quelque science ne <strong>les</strong> possède<br />

pas nécessairement (Ibid.) ; à cel<strong>les</strong>-là, il impose le nom de Ô, de positiones, de positions.<br />

Le disciple n’a pas plus de choix dans un cas que dans l’autre : son assentiment est<br />

requis, il ne peut le refuser ; mais il se peut que le maître doive lui en manifester le sens.<br />

C’est tout ce qui peut retarder l’adhésion, il n’est pas question d’en chercher quelque démonstration<br />

: « Ô Ö . » (Ibid., 72a15). Bref, dès qu’il comprend, le<br />

disciple doit adhérer. C’est ainsi encore qu’on doit comprendre la formule laconique : « Le<br />

disciple doit toujours poser ce qu’il pense. » (Top., VIII, 5, 159a29)<br />

395

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!