23.06.2013 Views

La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

<strong>La</strong> dialectique <strong>aristotélicienne</strong><br />

prochainement adaptée au discernement de ce qu’il convient ou non<br />

d’attribuer comme genre. Le lieu reste le même, radicalement, mais avec cette<br />

précision que c’est l’universalité de type générique qui est visée. Il pourra,<br />

ainsi contracté, s’énoncer ainsi : “Ce qui ne s’attribue pas à l'inférieur<br />

essentiel d’un sujet ne s’attribue pas à ce sujet selon une universalité<br />

générique.” En d’autres mots, ce n’est pas son genre. Cette précision<br />

constitue toute la différence entre le lieu commun que nous avons lu au<br />

deuxième livre <strong>des</strong> <strong>Topiques</strong> 1234 et le lieu propre aux problèmes du genre que<br />

propose le quatrième livre :<br />

Si donc le genre d’un être a été posé, regarder en premier si, parmi tous <strong>les</strong><br />

congénères de ce dernier, [il y en a] un auquel il ne s’attribue pas, comme à<br />

propos de l’accident. Si, par exemple, le bien est posé comme genre du plaisir,<br />

[regarder] si quelque plaisir n'est pas un bien. Car, si c’est le cas, il est évident<br />

que le bien n’est pas le genre du plaisir. En effet, le genre s’attribue à tout ce<br />

qui se range sous la même espèce. 1235<br />

Manifestement, il s’agit de l’affinité d’attribution dont on a constaté,<br />

plus haut, qu’elle s’attache à tout sujet et à tout attribut 1236. Mais, cette foisci,<br />

avec la précision que l’attribut concerné est prétendu un genre et que le<br />

sujet est prétendu une espèce de ce genre. <strong>La</strong> même affinité que<br />

précédemment joue a fortiori : tous deux, le genre et l’espèce, s’attribuent<br />

universellement à tous <strong>les</strong> inférieurs essentiels de l’espèce. Le problème étant<br />

donc si tel attribut, dont on sait qu’il convient à un sujet, lui convient comme<br />

son genre, et la position initiale optant pour l’affirmative, on tient un critère<br />

pour la sélection de propositions agressives : trouvons, pour l’espèce<br />

prétendue, <strong>des</strong> sujets auxquels le genre prétendu ne convient pas ; on sera dès<br />

lors en mesure d’attaquer la position et de conclure négativement : cet attribut<br />

n’est pas le genre. Par exemple, supposons admis que “le plaisir est un bien”.<br />

Reste un problème : le bien est-il genre, pour le plaisir ? Cherchons donc un<br />

1234Voir Top., II, 2, 109b13-29.<br />

1235Top., IV, 1, 120b15-20. Congénères, , désigne ce qui a même genre. Mais<br />

ici, ce même genre, c’est l’éventuel sujet du genre qui fait problème et donc, par rapport à<br />

lui, une espèce.<br />

1236Voir supra, 272. Aristote assure lui-même qu’on fait ici « comme à propos de l’accident<br />

» (Top., IV, 1, 120b17).<br />

357

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!