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La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

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<strong>La</strong> dialectique <strong>aristotélicienne</strong><br />

et à se préférer à l’œuvre commune, apparaissent lois et contrats de plus en<br />

plus subtils et tracassiers pour le contraindre, autant qu’il est possible, à<br />

reprendre la place qui lui est due. De même, dans l’investigation dialectique,<br />

chaque interlocuteur tend spontanément à effectuer toute part du dialogue qui<br />

se présente à lui sans penser dès l’abord s’il lui appartient en propre de<br />

demander ou de répondre. L’entraide pour l’examen mené en commun est à<br />

son maximum. Il y a même, à ce moment, une grande ressemblance entre<br />

l’investigation et l’enseignement puisque, chaque fois qu’un interlocuteur a<br />

un avantage cognitif, il en fait bénéficier son partenaire 727. Mais, dès qu’un<br />

interlocuteur fait concurrence à l’œuvre commune, dès qu’il croit savoir où<br />

l’on doit aller avant que l’examen ne soit achevé, dès qu’en conséquence il se<br />

met à attaquer ou à repousser l’attaque de façon indue, il oblige l’autre interlocuteur<br />

à l’attaquer lui-même plus qu’à l’aider, à lui laisser le fardeau entier<br />

de sa fonction et même à augmenter ce fardeau autant qu’il le peut. C’est cela<br />

piéger. C’est offrir à son interlocuteur toutes <strong>les</strong> occasions imaginab<strong>les</strong> de<br />

trébucher sur <strong>les</strong> notions communes manifestement préalab<strong>les</strong> à ce qu’il croit<br />

savoir 728. Et quels sont ces <strong>principes</strong> communs à la base de tous ces pièges ?<br />

C’est la base même de toute la dialectique, c’est cette expérience rationnelle<br />

commune à tous qui rend la dialectique possible. Ce sont ces caractères que<br />

revêtent <strong>les</strong> différents types de représentations que nous avons plus ou moins<br />

confusément conscience de former lorsque nous connaissons. Si quelqu’un<br />

sait vraiment, il ne raisonne ni simplement ne parle en faisant fi <strong>des</strong> règ<strong>les</strong><br />

inaliénab<strong>les</strong> de définitions adéquates, de genres, de propres ou d’accidents<br />

corrects, d’énoncés pertinents, de syllogismes rigoureux. Aussi se trouve-t-il<br />

ainsi donné à quiconque, quel que soit son degré d’ignorance de la matière<br />

proprement concernée, de vérifier la justesse <strong>des</strong> prétentions de quelqu’un qui<br />

croit déjà connaître mieux que lui. Il ne pourra pas le faire à partir <strong>des</strong><br />

<strong>principes</strong> propres à l’objet concerné ; il le fera toujours à partir de ces caractères<br />

attachés à tous <strong>les</strong> concepts en vertu de la nature de la raison. Cela est<br />

727« Si l’attaquant dialectique dispute en vue de la découverte du vrai, il peut effectuer<br />

<strong>des</strong> distinctions, et par conséquent enseigner, pour que cette découverte du vrai ne subisse<br />

pas d’empêchements. » (S. Albert, In elench. soph., tr. 5, c. 6)<br />

728« Les raisons probatoires sont cel<strong>les</strong> issues de … ce qu’il est nécessaire de savoir à<br />

celui qui prétend avoir la science. » (Réf. soph., 2, 165b4-5)<br />

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