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La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

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<strong>La</strong> dialectique <strong>aristotélicienne</strong><br />

que soit précisé en quel sens est faite la demande. Mais il ne faut pas lésiner<br />

sur cette exigence, dès qu’un doute se présente 566. Car négliger ces<br />

précautions, c’est causer la schizophrénie de l’investigation — le demandeur<br />

vise une chose, le répondeur se prononce sur une autre — et faire que <strong>les</strong><br />

paradoxes occasionnés ne détruisent qu’en apparence la position initiale.<br />

Encore là, c’est la faute du répondeur qui est en cause, non la déficience de la<br />

position.<br />

Puisque, quand on ne distingue pas l’amphibologie, il n’est pas évident<br />

qu’on ait été réfuté ou qu’on n’ait pas été réfuté, et puisqu’il est accordé, en<br />

matière de raisonnements, de faire <strong>des</strong> divisions, il est manifeste qu’accorder<br />

la demande simplement, sans distinguer, c’est une faute, et qui a pour conséquence<br />

que, sinon le répondeur, du moins la raison semble 567 avoir été réfutée.<br />

Il arrive toutefois que, souvent, même en voyant l’amphibologie, on hésite<br />

à faire la division, en raison du nombre très dense de ce type de propositions,<br />

afin de ne pas donner l’impression de faire le difficile à propos de tout. Par la<br />

suite, bien qu’on n’ait pas pensé que le raisonnement s’effectuait sur tel sens,<br />

on s’est souvent buté sur un paradoxe. Aussi, puisqu’il est accordé de faire <strong>des</strong><br />

divisions, il ne faut pas hésiter. 568<br />

Le répondeur doit donc être parfaitement conscient <strong>des</strong> sens variés que<br />

peut cacher la demande. Cela n’implique pas nécessairement, toutefois, une<br />

réponse plus complexe. Si, par exemple, la réponse demeure la même, quel<br />

que soit le sens envisagé, il reste loisible au répondeur de se prononcer par un<br />

oui ou un non, sans plus 569. Mais ce oui ou ce non demeure multiple, et il est<br />

généralement plus prudent, en saine investigation, de préciser que c’est en<br />

raison de tel ou tel sens que l’on dit oui ou non. Car, c’est comme si le<br />

566« Tu dois commencer dès le début (Ô ) l’investigation par le sophiste,<br />

à ce qu’il me semble, et chercher et manifester par une définition ce qu’il peut bien être.<br />

C’est que, pour le moment, nous n’avons toi et moi en commun à son sujet que le nom<br />

seulement ; mais sur l’œuvre pour laquelle nous le nommons ainsi, nous avons peut-être<br />

chacun notre conception propre. Or il faut toujours à tout propos s’entendre de préférence<br />

sur la chose même grâce à <strong>des</strong> définitions, plutôt que sur le nom seulement sans définition.<br />

» (Sophiste, 218b-c)<br />

567Le répondeur ne semble pas seulement, il est vraiment réfuté, et par sa faute à lui ;<br />

mais c’est l’occasion que la position semble, mais ne soit pas réellement réfutée.<br />

568Réf. soph., 17, 175b28-38.<br />

569Voir Top. VIII, 7, 160a24-25.<br />

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