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La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

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<strong>La</strong> dialectique <strong>aristotélicienne</strong><br />

<strong>principes</strong> à la lumière d’une endoxalité absolue ? ou bien entre-t-on en un<br />

domaine déjà si biaisé ou antérieurement préparé qu’on ait plutôt besoin de<br />

s’éclairer à quelque fonds endoxal relatif aux interlocuteurs concernés 583 ?<br />

Ceci fixé, la démarche sera de même type pour <strong>les</strong> mouvements suivants 584.<br />

Deuxième discernement, l’exigence endoxale du répondeur doit se mouler<br />

sur le caractère plus ou moins endoxal du propos initial. Même en terrain<br />

endoxal absolu, le problème qu’on a intérêt à examiner n’est pas nécessairement<br />

un problème au sens le plus strict ; c’est justement l’avantage de la<br />

dialectique de pouvoir tout examiner et tout remettre en question, jusqu’aux<br />

<strong>principes</strong> <strong>les</strong> plus indubitab<strong>les</strong> 585. Le plus souvent, l’une <strong>des</strong> contradictoires<br />

du problème est endoxale et l’autre paradoxale de quelque manière. Conséquemment,<br />

de la position et du propos initiaux, l’un sera endoxal, l’autre<br />

paradoxal, selon le choix fait par le répondeur 586. Conséquemment encore, le<br />

répondeur doit ajuster son exigence et permettre l’usage de tout ce qui est<br />

plus endoxal que le propos initial, incluant, le cas échéant, tout ce qui est<br />

moins paradoxal que lui. Rien encore de simpliste, dans la tâche du répondeur.<br />

Une obligation délicate par surcroît : celle de discerner et d’accorder<br />

comme endoxal même ce qui, de fait, ne l’est pas, tout en étant moins paradoxal<br />

que le propos 587 ; puis celle de refuser comme non endoxa<strong>les</strong> même <strong>des</strong><br />

583 « Tous <strong>les</strong> animaux…, <strong>les</strong> dirons-nous venir à l’être alors qu’auparavant ils n’étaient<br />

pas, par l’action d’un démiurge divin ? Ou userons-nous de la croyance et de la parole du<br />

grand nombre [qui attribue cela à un hasard irrationnel] ? » (Sophiste, 265c)<br />

584 « Cela ne fait pas de différence, toutefois, de quelle manière cette position est endoxale<br />

ou adoxale, car la façon de bien répondre, et d’accorder ou de ne pas accorder ce qui sera<br />

demandé, restera la même. » (Top. VIII, 5, 159b2-4)<br />

585Voir Top. I, 2, 101b3-4.<br />

586En début d’examen, le répondeur éclairé choisira comme position la contradictoire<br />

endoxale, mettant le demandeur dans l’obligation difficile de faire valoir un propos paradoxal.<br />

Mais, par la suite, et pour tout peser, on pourra choisir de défendre l’aspect paradoxal<br />

du problème.<br />

587Il est suggestif à ce sujet de voir Platon utiliser le vocabulaire du pardon et de l’indulgence<br />

pour désigner l’acte du répondeur, devant un propos spécialement faible, une définition<br />

particulièrement difficile à dégager, celle du sophiste. Accorder la prémisse devient<br />

presque pardonner au demandeur d’en faire usage malgré sa faib<strong>les</strong>se, tant est fort le souci<br />

de collaboration et d’œuvre commune. « L’Étranger : Tu auras donc indulgence (<br />

˘) et … affection () [pour le résultat] si nous dégageons peu à peu<br />

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