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La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

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<strong>La</strong> dialectique <strong>aristotélicienne</strong><br />

grand bien et que l’on renonce au moindre. Par analogie, <strong>les</strong> problèmes<br />

éthiques revêtent ainsi l’unité d’un genre. Comme un genre, ils comportent<br />

quelque chose d’identique, cet attribut préférable, et <strong>les</strong> sujets multip<strong>les</strong> chez<br />

<strong>les</strong>quels ils vérifient la convenance de cet attribut <strong>les</strong> différencient spécifiquement<br />

et individuellement. L’orateur, encore plus centré que le dialecticien sur<br />

l’examen du bien, divise ce problème en trois sous-genres, en raison <strong>des</strong> différences<br />

qu’impliquent, dans la discussion du bien et du mal, <strong>les</strong> circonstances<br />

de temps : en regard du futur, le bien intéresse spécialement par son aspect<br />

utile ; une fois passée, on se demande plutôt si l’action a été juste ; et,<br />

quant au présent, ou plutôt absolument, sans référence au temps, on s’enquiert<br />

si elle est belle 1206. C’est cette récurrence de l’attribut sur lequel on questionne<br />

qui permet à l’expérience topique de se préciser et de devenir plus<br />

efficace. À examiner à répétition la convenance d’un attribut identique, on<br />

précise naturellement l’expérience <strong>des</strong> affinités communes de la définition, du<br />

genre, du semblable, du contraire, où réside toujours l’inférence, par <strong>les</strong><br />

termes particuliers en <strong>les</strong>quels ces affinités s’incarnent. On n’appréhende plus<br />

<strong>les</strong> inférences, alors, à partir <strong>des</strong> affinités de la définition, du genre, et <strong>des</strong><br />

autres relations logiques, sans plus. L’inspiration se fait plus concrète : l’appréhension<br />

se fait directement à partir <strong>des</strong> affinités de la définition du bien, de<br />

la définition du préférable, de l’utile, du juste, du beau ; ou <strong>des</strong> affinités et<br />

<strong>des</strong> répugnances de leurs genres, de leurs semblab<strong>les</strong>, de leurs contraires.<br />

Ainsi, cet argument que la paix est le plus grand bien, car la guerre est le<br />

plus grand mal, peut s’inspirer de ce lieu commun tiré <strong>des</strong> contraires : Le<br />

contraire de l’attribut s’attribue au contraire du sujet 1207. À partir du même<br />

lieu, on peut aussi argumenter que la sincérité est un grand bien, puisque<br />

1206Voir Rhét., I, 3. Sans doute l’orateur est-il amené à questionner sur d’autres attributs ;<br />

mais <strong>les</strong> plus fréquents sont en petit nombre et sont ordonnés à ces trois genres principaux<br />

comme <strong>des</strong> problèmes antérieurs. Voir Véraquin, Les Principes de la découverte oratoire,<br />

99-114.<br />

1207Cela se ferait selon le protocole suivant : une fois le problème soulevé, la paix est-elle<br />

le plus grand bien ? le lieu commande <strong>les</strong> opérations suivantes. Vérifier, parmi <strong>les</strong> endoxes<br />

disponib<strong>les</strong> si le plus grand bien et la paix ont <strong>des</strong> contraires ; réponses : le plus grand mal<br />

est contraire au plus grand bien ; la guerre est contraire à la paix. Vérifier ensuite si le<br />

contraire appartient au contraire ; réponse : oui, la guerre est le plus grand mal. Conclure<br />

affirmativement.<br />

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