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La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

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Yvan Pelletier<br />

lière exige quelques précisions 1244. Ces espèces visent à montrer non<br />

seulement qu’une chose est bonne, mais qu’elle est préférable à une autre 1245,<br />

ce qui équivaut à montrer sa supériorité : en effet, « dès qu’une supériorité ou<br />

plusieurs seront montrées, l’esprit accordera que cela est plus désirable, qui se<br />

trouve supérieur au reste » 1246. Les lieux <strong>des</strong> trois premiers chapitres sont<br />

donc <strong>des</strong> lieux propres à un double titre, puisqu’ils visent l’agencement de<br />

deux attributs déterminés : la simple inhérence du bien ou du désirable et la<br />

modalité particulière d’attribution qu’est la supériorité, le plus. De là, on<br />

comprend <strong>les</strong> deux chapitres suivants : Aristote y montre comment on peut<br />

diviser ces lieux propres pour obtenir l’une ou l’autre conclusion séparément.<br />

Il indique d’abord comment on peut en faire <strong>des</strong> lieux du bien ou du<br />

désirable :<br />

Les mêmes lieux sont uti<strong>les</strong> aussi pour montrer que quelque chose est à<br />

désirer ou à éviter : il faut seulement ôter la supériorité à autre [chose]. Si, en<br />

effet, ce qui est plus honorable est plus désirable, de même ce qui est honorable<br />

est désirable, et, si ce qui est plus utile est plus désirable, de même ce qui<br />

est utile est désirable. 1247<br />

trois longs chapitres <strong>les</strong> espèces du préférable, pour ne donner que quelques <strong>principes</strong> et de<br />

rares exemp<strong>les</strong> sur la façon dont ils peuvent devenir lieux communs. Ensuite, <strong>les</strong> lieux<br />

relatifs au plus et au moins, en Top. III, 5, ne sont pas <strong>des</strong> lieux communs, mais <strong>des</strong> espèces<br />

logiques <strong>des</strong>tinées exclusivement à conclure le plus et le moins. Si <strong>les</strong> lieux du préférable<br />

servent de propédeutique à quelque chose, c’est à ces espèces du plus et du moins, plus<br />

abstraites et diffici<strong>les</strong> à saisir que cel<strong>les</strong> du préférable. Mais surtout, il y a le fait indubitable<br />

qu’Aristote trouve un intérêt propre à traiter <strong>les</strong> espèces mora<strong>les</strong>. Sa méthode veut rendre<br />

capable d’argumenter « sur tout problème proposé » (Top., I, 1, 100a2), aussi bien sur <strong>les</strong><br />

problèmes naturels et moraux que sur <strong>les</strong> problèmes logiques. Si, parmi <strong>les</strong> problèmes<br />

logiques, celui de la définition tient la première place en importance, cela n’en fait pas le<br />

seul intérêt dialectique.<br />

1244Rappelons brièvement le contenu du livre III, en gardant la terminologie d’Aristote :<br />

« Lieux uti<strong>les</strong> pour montrer » (ch. 1-3) « laquelle, de deux ou plusieurs choses, est préférable<br />

ou meilleure » (Top., III, 1, 116a1-2) ; (ch. 4) « qu’une chose quelconque est à désirer<br />

ou à éviter » (Ibid., 4, 119a3) ; (ch. 5) « le plus et le moins » (Ibid., 5, 119a12-13) ; (ch. 6)<br />

« le problème posé particulièrement et non universellement » (Ibid., 6, 119a31).<br />

1245« Puisque souvent, accordant que <strong>les</strong> deux sont uti<strong>les</strong>, on dispute sur ce qui l’est plus,<br />

on doit maintenant parler du meilleur et du plus utile. » (Rhét., I, 7, 1363b5-7)<br />

1246Ibid., III, 1, 116a10-12.<br />

1247Top., III, 4, 119a2-6.<br />

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