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La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

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<strong>La</strong> dialectique <strong>aristotélicienne</strong><br />

selle que parce qu’elle n’est pas un savoir... On peut, sans rien savoir soimême,<br />

montrer que l’autre ne sait rien. 175<br />

Continuant sur le même élan, Aubenque ira pratiquement jusqu’à assimiler<br />

aussi dialectique et métaphysique. En effet, la philosophie première<br />

semble bien ne pas porter sur un genre déterminé, donc ne pas pouvoir<br />

effectuer une résolution en <strong>des</strong> causes propres, donc enfin devoir rester<br />

perpétuelle investigation.<br />

Nous avons vu que le savoir universel ne parvenait pas à dépasser le niveau<br />

d’une propédeutique, que la philosophie de l’être est une science “recherchée”<br />

et qui s’épuise dans cette recherche elle-même, bref, que nous sommes toujours<br />

en route vers la totalité. Dès lors, ce qui va rapprocher en fait la dialectique<br />

et la philosophie, ce n’est pas seulement l’identité de leurs domaines,<br />

mais aussi l’identité de leurs démarches... Science éternellement “recherchée”,<br />

la science de l’être en tant qu’être est telle que la préparation dialectique au<br />

savoir devient le substitut du savoir lui-même. 176<br />

L’occasion de cette confusion surgit de l’équivoque à laquelle prête le<br />

mot savoir. Ce mot est généralement pris en français pour signifier communément<br />

toute connaissance ; sa négation, ne pas savoir, équivaut alors à<br />

ignorer absolument. Mais, dans un certain contexte, souvent par exemple s’il<br />

traduit Û ou scire, savoir a une signification plus précise, et vise<br />

une connaissance spécialement excellente, répondant à <strong>des</strong> exigences très<br />

déterminées quant aux qualités de ses <strong>principes</strong> et de son mode. Au risque de<br />

commettre un pléonasme, on dira facilement alors, pour écarter le risque de<br />

l’équivoque : savoir de science, savoir scientifiquement. <strong>La</strong> négation de ce<br />

savoir spécial n’est pas ignorance absolue ; ne pas savoir, alors, c’est ignorer<br />

la cause propre, mais ce peut être connaître à partir de <strong>principes</strong> d’une autre<br />

nature. Ainsi, <strong>les</strong> <strong>principes</strong> qui font connaître scientifiquement, parce que<br />

résidant dans la cause propre de ce qu’ils font ainsi connaître, sont inévitablement<br />

limités à un genre très déterminé. Mais <strong>des</strong> <strong>principes</strong> qui font<br />

connaître autrement que de science, qui donc ne seront pas la cause même de<br />

ce qu’ils font connaître, pourront, eux, ne pas être ainsi limités à un genre très<br />

déterminé d’objet.<br />

175Ibid., 287; c'est moi qui souligne.<br />

176Ibid., 300; c'est moi qui souligne.<br />

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