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La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

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<strong>La</strong> dialectique <strong>aristotélicienne</strong><br />

<strong>des</strong> homonymes : « Pour ce qui est de pouvoir distinguer 1079, on doit relever<br />

non seulement tout ce qui se dit d’une manière différente, mais aussi tenter<br />

d’en donner <strong>les</strong> raisons. » 1080 En somme, la première façon de découvrir l’homonymie<br />

consiste à regarder directement ce que tout le monde en pense et <strong>les</strong><br />

divers usages qu’il en fait, comme attestés par le premier instrument. Ce<br />

regard direct aux endoxes immédiats ne suffit pas toujours, néanmoins, à<br />

rendre manifeste la multiplicité spécifique enfermée dans un attribut unique.<br />

On peut alors s’y arrêter comme à un problème particulier 1081 et tirer profit de<br />

données endoxa<strong>les</strong> pour le résoudre, comme on le ferait pour n’importe quel<br />

autre problème. On sort pour autant, toutefois, de l’opération purement<br />

instrumentale et l’on argumente déjà, faisant appel à <strong>des</strong> lieux propres à ce<br />

problème particulier de l’homonymie 1082. Car, parmi <strong>les</strong> affinités d’attribution<br />

qui lient <strong>les</strong> corrélatifs <strong>des</strong> différentes relations logiques — contraires,<br />

privation, genre, définition — certaines, en quelque sorte <strong>des</strong> affinités<br />

d’extension, font office de lieux appropriés au problème de l’homonymie.<br />

Ainsi, dans une investigation où l’on n’arriverait pas à juger immédiatement<br />

si l’aigu est homonyme, la solution ressortirait de ce que l’aigu a plusieurs<br />

contraires, le grave et l’arrondi, dont <strong>les</strong> natures différentes appellent <strong>des</strong><br />

contraires différents.<br />

À l’aigu pour un son vocal, c’est le grave qui est contraire, et pour un corps,<br />

c’est l’arrondi. Cela rend évident que le contraire de l’aigu se dit de plusieurs<br />

manières. Et si c’est le cas, l’aigu aussi, car pour chacun de ces [contraires de<br />

l’aigu] le contraire sera autre. Ce n’est effectivement pas le même aigu qui<br />

sera contraire à l’arrondi et au grave ; à chacun pourtant, c’est l'aigu qui est<br />

contraire. 1083<br />

1079Comme Aristote, je renvoie au second instrument par le début de la <strong>des</strong>cription qui en<br />

est faite en Top., I, 13, 105a23.<br />

1080Top., I, 15, 106a2-4.<br />

1081Comme le suggère l’usage à cet égard de ı (voir Top., I, 15, 106a9),<br />

qu’Aristote a associé plus explicitement à l’énoncé de problèmes (voir ibid., 4, 101b32-33).<br />

1082Aristote a cependant une raison pratique d’énumérer avec le second instrument <strong>les</strong><br />

lieux propres de l’homonymie, plutôt que de leur chercher une place quelque part parmi <strong>les</strong><br />

autres espèces logiques : c’est que ce problème, comme le recueil de l’endoxe immédiat, a<br />

un caractère instrumental ; il est généralement discuté à titre accessoire, en préparation du<br />

problème principal.<br />

1083Top., I, 15, 106a13-17.<br />

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