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La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

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<strong>La</strong> dialectique <strong>aristotélicienne</strong><br />

demande dialectique, car il faut, après la demande, que soit laissée à choisir<br />

la partie qu’on veut de la contradiction 1120. »<br />

Il n’appartient donc pas à la proposition dialectique, en tant que<br />

demande, que sa présentation grammaticale indique une direction déterminée.<br />

Du point de vue lexical, d’ailleurs, la construction « Ì … », dans<br />

laquelle Aristote illustre la proposition, « laisse ostensiblement le choix » 1121<br />

de répondre affirmativement ou négativement, autant que la construction<br />

« ı … ¢ – », dans laquelle il illustre ici le problème, mais qu’il<br />

utilisera ailleurs pour <strong>les</strong> propositions 1122 comme pour <strong>les</strong> problèmes 1123. Il<br />

faut, pour toucher à la racine de la distinction, rendre d’abord compte, comme<br />

le dit Brunschwig, de « la fonction … 1124 de la prémisse et du problème ; car<br />

c’est cette fonction qui <strong>les</strong> différencie en réalité, et leur expression verbale<br />

doit refléter d’une manière ou d’une autre cette différence » 1125. Or cela est<br />

simple. Proposition et problème ont en commun que ce sont deux deman<strong>des</strong><br />

auxquel<strong>les</strong> on répond en énonçant l’une de deux contradictoires. Ils<br />

présentent ceci de différent que la contradictoire énoncée en réponse au<br />

problème n’a aucun droit à la préférence de la raison : elle est une position<br />

initiale arbitraire et toute l’agressivité dialectique se déchaînera pour la<br />

vérifier. Tandis que la contradictoire énoncée en réponse à la proposition<br />

mérite, comme endoxe, l’adhésion de la raison et servira comme principe<br />

dans cette vérification. « Ì … » et « ı ... ¢ – » ne sont<br />

certainement pas <strong>des</strong> marques absolues de la proposition et du problème,<br />

Brunschwig le fait remarquer 1126. Néanmoins, l’interrogation simple attend<br />

un énoncé qu’on pose en y consentant ; elle offre ainsi une note grammaticale<br />

plus appropriée pour la proposition. L’interrogation double, inversément,<br />

marquant une indécision plus grande, indique plus expressément un problème<br />

1120 De l’interpr., 11, 20b26-28.<br />

1121 Denniston, Greek Partic<strong>les</strong>, 46.<br />

1122 Voir Top., I, 14, 105b23-25. Voir Brunschwig (120, note 6) pour d’autres exemp<strong>les</strong>.<br />

1123 Voir Top., I, 1, 101b32-33.<br />

1124 Brunschwig précise ici fonction dialectique, mais il faut élargir : la différence entre<br />

proposition et problème n’est pas limitée à la dialectique, elle est la même en science.<br />

1125 Brunschwig, 121, note 6.<br />

1126 Voir ibid., 120, note 6.<br />

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