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La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

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<strong>La</strong> dialectique <strong>aristotélicienne</strong><br />

l’ignorance, l’investigation ne débutera pas tant qu’on ne conjecturera pas une<br />

première réponse. Avec le problème comme tel, il n’y a rien à faire. Il faut<br />

que, mû par quelque flair ou de manière arbitraire, le répondeur opte pour une<br />

contradictoire. Non pas qu’il la sache ou la pense vraie : il ignore et il sait<br />

qu’il ignore ce qu’il en est, sinon il ne s’en ferait justement pas de problème.<br />

Mais il faut, pour que l'investigation débute, fixer une position initiale 551.<br />

C’est tout l’objet de cette première réponse. Le répondeur choisit donc entre<br />

l’affirmative et la négative. <strong>La</strong> plus endoxale, s’il y a quelque apparence de ce<br />

caractère ; généralement l’affirmative : « On formule plus souvent <strong>les</strong><br />

positions dans l’affirmative que dans la négative. » 552 Mais, en tout cas, le<br />

répondeur fixe par sa première réponse une position initiale et celle-ci<br />

détermine, en retour, la conclusion que va se proposer le demandeur pendant<br />

toute l’investigation : ce propos initial (Ù ) sera nécessairement<br />

l’opposé de la position initiale. « En effet, c’est toujours l’opposé de la position<br />

que le demandeur conclut. » 553 Et voilà ! C’est parti ! Remarquons tout<br />

de même que sur ce squelette — une demande, une réponse : le problème, la<br />

position initiale — peut se greffer beaucoup de chair. Il se pourra que le<br />

problème ne soit pas formulé assez clairement dès la première tentative. Or,<br />

pour l’efficacité de l’investigation, il faut bien comprendre de quoi il s’agit.<br />

En prenant position, le répondeur doit savoir très bien ce qu’il pose. Et ne<br />

poser qu’une chose, qu’un énoncé. Non pas plusieurs sous le couvert d’un<br />

seul. Sinon viendra vite le moment où <strong>les</strong> interlocuteurs ne dialogueront plus<br />

sur le même sujet. Le répondeur doit donc, avant de répondre, exiger certains<br />

éclaircissements. « Tant que ne devient pas manifeste ce que peut bien être le<br />

propos, il n’est pas facile d’attaquer. » 554 Je n’en dirai pas plus ici, car ce<br />

551Ou supposition initiale. Voir « ı “ ı Ú Û Õı-<br />

Par où commencerons-nous donc et que supposerons-nous en premier ? » (Parménide,<br />

137b)<br />

552Top., II, 1, 109a8-9.<br />

553Ibid., VIII, 5, 159b5-6.<br />

554Ibid., 2, 158a39-b1. Comparer : « Sur tout sujet, cher enfant, il y a un point de départ<br />

unique pour qui s’apprête à bien délibérer : il faut savoir sur quoi porte la délibération, ou<br />

alors inévitablement on erre du tout au tout. Or il échappe à la plupart qu’ils ne savent pas<br />

l’essence de chaque chose. Croyant donc la savoir, ils ne s’entendent pas sur elle au départ<br />

201

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