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La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

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Yvan Pelletier<br />

<strong>les</strong> ressources de l’art en s’en tenant au talent et à l’exercice seuls pour<br />

surmonter la multiplicité <strong>des</strong> matières dialectiques et rhétoriques. Du moment,<br />

croit Aristote, qu’un acte peut être rendu plus facile à poser par<br />

l’expérience ou l’exercice, il y a justement là un signe éclatant de son ouverture<br />

à une méthode ou à un art. 1100 Aristote consacre <strong>les</strong> douze premiers chapitres<br />

de ses <strong>Topiques</strong> à tracer une géographie rationnelle propre à ordonner<br />

en méthode <strong>les</strong> produits de plus en plus raffinés <strong>des</strong> instruments et <strong>des</strong> lieux.<br />

Découvrir comment <strong>les</strong> frontières rationnel<strong>les</strong> tracées dans ces chapitres procurent<br />

ainsi aux instruments et aux lieux le cadre hors duquel ils restent<br />

inutilisab<strong>les</strong> éclairera d’un jour nouveau l’unité <strong>des</strong> <strong>Topiques</strong>, trop souvent<br />

résolue dans une tentative de chronologie de l’œuvre. 1101<br />

A. Le domaine rationnel<br />

Rien de ce qui intéresse la raison ne laisse indifférent le dialecticien.<br />

Découvrir <strong>les</strong> frontières du terrain dialectique revient donc à tracer cel<strong>les</strong> du<br />

domaine rationnel dans son ensemble. C’est à quoi Aristote consacre le gros<br />

de ses considérations 1102 ; quelques traits seulement dépeignent la lumière<br />

spéciale qui en guide la visite proprement dialectique 1103.<br />

1. Des propositions et <strong>des</strong> problèmes<br />

Le domaine rationnel, c’est le terrain où s’exerce le progrès de la raison,<br />

et où l’on doit trouver le principe et le terme de son mouvement. Le mouvement<br />

de la raison, pour Aristote, c’est le syllogisme : domaine rationnel et<br />

matière du syllogisme ne font qu’un. Le principe du syllogisme, ce sont en<br />

effet <strong>les</strong> propositions qui le constituent ; et son terme en est la conclusion,<br />

solution du problème soulevé 1104. Cependant, la différence entre proposition<br />

1100 Voir Rhét., I, 1, 1354a4-11. Cité supra, 81.<br />

1101 Pour une vision d’ensemble de la question de l’unité <strong>des</strong> <strong>Topiques</strong> et <strong>des</strong> solutions<br />

généralement apportées, voir Brunschwig, lvi.<br />

1102 Voir Top., I, 4-9.<br />

1103 Voir ibid., 10-12.<br />

1104 « Les raisons s’effectuent à partir <strong>des</strong> propositions ; mais ce sur quoi [portent] <strong>les</strong><br />

raisonnements, ce sont <strong>les</strong> problèmes. » (Top., I, 4, 101b15-16) Aristote revient sur cette<br />

distinction capitale dans tous ses traités du troisième acte. Il distingue d’abord abstraitement<br />

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