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La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

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Yvan Pelletier<br />

pas, soit qu’il n’appartient pas de telle manière, pour l’accident, on ne peut le<br />

détruire qu’en montrant qu’il n’appartient pas. 1163<br />

Les interprètes ont bien vu qu’Aristote appelle souvent Ù la<br />

simple attribution 1164 ; mais ils n’ont pas vraiment saisi <strong>les</strong> implications de ce<br />

fait. Thionville et De Pater, par exemple, ne voient pas la difficulté qui surgit<br />

à utiliser Ù pour signifier aussi facilement l’attribution que l’une<br />

de ses modalités. Brunschwig, qui cerne de plus près le problème, n’en donne<br />

pas non plus une solution adéquate. Sa position peut se résumer ainsi. <strong>La</strong><br />

division <strong>des</strong> modalités d’attribution admet deux interprétations : on en pourrait<br />

appeler l’une exclusive, selon laquelle « toute proposition doit appartenir<br />

à l’un <strong>des</strong> prédicab<strong>les</strong>, et ne peut appartenir à plus d’un d’entre eux » 1165 ;<br />

l’autre, dite inclusive, « considère <strong>les</strong> prédicab<strong>les</strong> comme <strong>les</strong> propriétés caractéristiques<br />

de sous-ensemb<strong>les</strong> (de propositions) dont <strong>les</strong> uns sont inclus dans<br />

<strong>les</strong> autres » 1166. Comme l’une et l’autre interprétation lui paraît justifiée par<br />

différents textes, Brunschwig se sent forcé d’en conclure au décalage chronologique<br />

<strong>des</strong> uns par rapport aux autres. Cette explication se rend déjà suspecte<br />

par le fait de recourir à l’argument de retouches postérieures pour rendre<br />

compte <strong>des</strong> exceptions, assez nombreuses, où <strong>les</strong> deux interprétations s’entremêlent<br />

1167. De fait, il faut rejeter cette idée d’interprétation inclusive <strong>des</strong> prédicab<strong>les</strong><br />

chez Aristote. Les deux arguments apportés en sa faveur ne portent<br />

pas. De la constatation correcte que « <strong>les</strong> lieux <strong>des</strong> prédicab<strong>les</strong> autres que la<br />

définition peuvent être utilisés pour la réfutation <strong>des</strong> définitions » 1168, on ne<br />

peut pas conclure qu’« un prédicat confirmé dans ses prétentions à être la<br />

1163 Top., VII, 5, 155a28-36.<br />

1164 Voir Thionville, 55 : « Le problème de l’accident consiste à prouver qu’un attribut<br />

convient ou ne convient pas à un sujet à quelque titre que ce soit. » — De Pater, Les<br />

<strong>Topiques</strong>…, 168 : « Pour <strong>les</strong> problèmes de l’accident, il s’agit plutôt de voir si l’attribution<br />

du prédicat au sujet donné a lieu ou non, abstraction faite de la question de savoir de quelle<br />

manière le prédicat lui appartient. » — Aussi ibid., 229, où De Pater parle de « l’accident<br />

dans le sens d’attribut quelconque ». — Brunschwig, li : « Le prédicat accidentel est un<br />

prédicat pur et simple, sans qualification, le degré zéro du prédicat. »<br />

1165 Brunschwig, lxxvi.<br />

1166 Ibid.<br />

1167 Voir ibid., lxxx-lxxxi.<br />

1168 Ibid., lxxviii.<br />

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