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La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

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<strong>La</strong> dialectique <strong>aristotélicienne</strong><br />

saires dans cette attaque ; cette dernière est leur œuvre commune. Je<br />

m’éloigne, en parlant ainsi, <strong>des</strong> interprètes récents d’Aristote 499, mais la <strong>des</strong>cription<br />

<strong>aristotélicienne</strong> <strong>des</strong> fonctions de demandeur et de répondeur est<br />

inintelligible en dehors de cette nouvelle perspective.<br />

1. Le demandeur<br />

Dès qu’on regarde <strong>les</strong> choses sous cet angle, il ne reste rien d’obscur ou<br />

de choquant dans <strong>les</strong> formu<strong>les</strong> d’Aristote. On appréhende aisément sa conception<br />

de la préoccupation prochaine du demandeur. Avec le problème comme<br />

tel, il ne peut rien faire. Il lui faut un énoncé. C’est seulement l’affirmation ou<br />

la négation qui constitue une position à examiner. Aussi est-ce le premier<br />

geste que de demander à l’interlocuteur de poser ou l’affirmative ou la<br />

négative. Choisis laquelle nous allons attaquer ! Concrètement, le choix du<br />

répondeur détermine la conclusion pour laquelle le demandeur va déployer<br />

toute son énergie : cette conclusion sera l’opposée de la position prise par le<br />

répondeur 500. Se proposant, en effet, de détruire la position initiale, le<br />

demandeur s’efforcera de découvrir <strong>les</strong> moyens termes aptes à faire conclure<br />

son opposée. Aussi n’est-il pas, pour nommer l’argument qu’il forme, de<br />

meilleur nom que celui d’attaque : « Û Ó Ù<br />

Ù. » 501 Toutefois, chaque moyen terme imaginé n’aura de valeur<br />

que dans la proportion du caractère endoxal que revêt son rapport avec <strong>les</strong><br />

termes du problème. Or, comme c’est au répondeur d’apprécier le caractère<br />

endoxal de chaque énoncé, c’est finalement lui qui pose ou non chacune <strong>des</strong><br />

propositions constituant le raisonnement, et c’est par suite sa responsabilité<br />

de soutenir <strong>les</strong> conclusions et <strong>les</strong> conséquences <strong>les</strong> plus <strong>des</strong>tructives pour la<br />

position initiale. On comprend donc Aristote : la préoccupation prochaine du<br />

demandeur est d’obtenir du répondeur qu’il admette comme pleinement<br />

endoxaux <strong>les</strong> énoncés qui répugnent le plus à la position — c’est proprement<br />

– Û Û), mais on chicane entre adversaires et ennemis. » (Protagoras,<br />

337b)<br />

499Voir, par exemple, P. Moraux, cité supra, 20, note 63.<br />

500« C’est toujours l’opposé de la position que le demandeur conclut. » (Top., VIII, 5,<br />

159b5)<br />

501Ibid., 11, 162a16 : « C’est une attaque, un syllogisme dialectique. »<br />

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