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La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

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<strong>La</strong> dialectique <strong>aristotélicienne</strong><br />

terme 409. On entendra aussi avec un son tout neuf et plus fort l’affirmation<br />

d’Aristote selon laquelle la dialectique se présente radicalement comme expérimentation,<br />

test, mise à l’épreuve. Cela s’ensuit de son besoin de demander<br />

tout ce qu’elle veut énoncer : « Ó ... <br />

ÃÙ Ú . » 410 , expérience, et sa famille de dérivés<br />

témoignent encore de ce fait familier à tous que l’on connaît le plus<br />

efficacement <strong>les</strong> qualités <strong>des</strong> choses et <strong>des</strong> personnes en <strong>les</strong> attaquant comme<br />

pour <strong>les</strong> détruire 411. Il faut remarquer, encore, que la dialectique, possédant si<br />

radicalement, dans sa nature investigatrice, cette tendance à mettre à<br />

l’épreuve toute position qui lui est présentée, tendra vite à soumettre à un test<br />

aussi rigoureux toute personne, tout interlocuteur qui s’identifie à une<br />

position, qui prétend avoir l’évidence de sa vérité et qui se pose en savant sur<br />

le sujet. Aristote distinguera l’adresse particulière qui habilite à gouverner<br />

cette situation comme une partie spéciale de la dialectique, à laquelle,<br />

ordinairement, il réservera plus proprement le terme de peirastique, de<br />

probatoire. Mais on y reviendra plus loin.<br />

capitale qu’y occupe l’opinion. « Si l’on considère le dialogue comme une discussion, il<br />

nous apparaît facile de comprendre le rapport étroit qui existe entre l’opinion et le dialogue.<br />

» (<strong>La</strong>france, 37)<br />

409Discuter, étymologiquement, c’est casser une chose à force de la secouer de côté et<br />

d’autre. Voir Ernout et Meillet, 552-553 : « Quatio … secouer… Le participe quassus a pris<br />

le sens fort de “brisé (à force de secousses), mis en pièces, cassé”… De quassus dérive<br />

l’itératif-intensif quasso, -as “agiter fortement ou sans cesse”… De là fr. casser… Discutio<br />

= Û “écarter ou détacher en secouant, lézarder, dissiper”; et au sens figuré : 1o “écarter,<br />

rendre vain” ; 2o “fouiller, débrouiller” ; et finalement, dans la langue de l’Église,<br />

traduit le gr. Ì “examiner, inspecter”. » Il est assez frappant de constater que, pour<br />

nommer l’examen d’une position, on s’est tourné vers un vocabulaire où domine l’idée de<br />

secouer et de tout faire pour mettre en pièces et détruire.<br />

410Réf. soph., 11, 172a18-21 : « <strong>La</strong> dialectique doit demander… C’est aussi son fait de<br />

mettre à l’épreuve. »<br />

411Voir Chantraine, 870 : « Ì “mettre à l’épreuve”…, d’où “tenter de faire, chercher<br />

à séduire” (une femme), “maltraiter, attaquer”, dans le vocabulaire chrétien au passif<br />

“être soumis à la tentation”… dans <strong>des</strong> emplois divers, il est plus précis et plus vigoureux<br />

que … –ı “qui convient pour tenter” (Arist., etc). »<br />

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