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La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

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<strong>La</strong> dialectique <strong>aristotélicienne</strong><br />

définitif sans doute, mais supérieur à la simple conscience d'une ignorance<br />

absolue.<br />

2. <strong>La</strong> réduction, voie de rechange<br />

<strong>La</strong> réfutation est-elle la seule voie qui mène le dialecticien à son but ? En<br />

un sens très général, on peut dire oui. Le dialecticien se propose toujours de<br />

réfuter, dans ce sens très commun où la matière sur laquelle il prend appui est<br />

tellement extrinsèque qu’il ne peut progresser efficacement qu’en testant, en<br />

mettant à l’épreuve, bref, en cherchant à renverser et à détruire ce qui lui est<br />

d’abord proposé. S’il y arrive, surtout si c’est avec facilité, il répugne à faire<br />

de cette position initiale son opinion ; elle présente trop de risques d’être<br />

fausse. S’il n’y arrive pas, ou très mal, il se reconnaît devant l’objet d’une<br />

opinion qui a une bonne possibilité de recouvrir la vérité 423. Mais, plus précisément,<br />

pour autant que réfuter consiste exactement à agencer <strong>des</strong> prémisses<br />

dont la conclusion s’oppose carrément à la position proposée au départ, la<br />

réfutation reste-t-elle le seul procédé dialectique ? Non pas. Dans la mesure<br />

où il entrevoit qu’il ne parviendra pas à se faire concéder directement <strong>les</strong> deux<br />

propositions requises, le dialecticien dispose d’un autre procédé, moins direct<br />

et plus risqué, qu’il affectionne donc moins, mais que <strong>les</strong> circonstances rendent<br />

souvent fort utile : la réduction de la position à quelque inconvénient, le<br />

plus grave possible. C’est ce que déclare encore Aristote, lorsqu’il énumère<br />

<strong>les</strong> buts que se propose de paraître atteindre celui qui veut imiter le dialecticien<br />

; ce sont aussi inévitablement, dans le même ordre de préférence, <strong>les</strong><br />

inconvénients que veut placer le dialecticien dans la conclusion de son argument,<br />

de façon à détruire la position examinée.<br />

Ce qu’ils préfèrent par-<strong>des</strong>sus tout, c’est avoir l’air de réfuter ; puis, en<br />

deuxième lieu, avoir l’air de montrer quelque chose de faux ; en troisième, de<br />

conduire à un paradoxe ; en quatrième, de faire commettre un solécisme<br />

423C’est précisément en cela : conserver ce qu’on n’arrive pas à détruire, qu’il faut chercher<br />

l’aspect constructif de la dialectique. Soit dit en apaisement pour l’inquiétude de qui<br />

s’effarouche devant l’appétit de réfutation du dialecticien : « Il serait d’ailleurs étrange<br />

qu’une méthode fût purement négative, qu’elle fût purement critique, effort de <strong>des</strong>truction,<br />

sans que rien y concernât la “position” de l’hypothèse qu’il s’agira de critiquer. » (Le<br />

Blond, 25)<br />

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