23.06.2013 Views

La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

<strong>La</strong> dialectique <strong>aristotélicienne</strong><br />

et problème est de surface, et non radicale : la même matière peut, selon le<br />

contexte, constituer un problème ou une proposition ; en ce sens, « c’est égal<br />

en nombre et la même [chose] ce d’où [sont issues] <strong>les</strong> raisonnements et ce<br />

sur quoi [portent] <strong>les</strong> raisonnements » 1105. Voilà comment Aristote réduit<br />

l’infinité de l’intérêt rationnel : le domaine de la raison, c’est l’énoncé.<br />

Il faut ensuite découvrir comment se divise ce domaine, quel<strong>les</strong> provinces<br />

différentes ouvrent <strong>les</strong> diverses matières d’investigation. Aristote le<br />

fait. Avant d’y entrer, revenons un peu sur le sens de la réduction que l’on<br />

vient de faire du problème et de la proposition à un énoncé de nature unique.<br />

Car, en cela, la lettre d’Aristote a quelquefois prêté à confusion. En somme,<br />

entre problème et proposition, la différence n’est que de situation. <strong>La</strong> raison,<br />

dans son progrès, part de la proposition, aboutit au problème résolu, mais<br />

ceux-ci ont matériellement la même nature, en ceci que toute proposition et<br />

tout problème [est un énoncé qui] manifeste un sujet par un attribut. « <br />

Ó ı Ú ı [˜ı ]. » 1106 Cette<br />

identité matérielle de la proposition et du problème, et le caractère formel de<br />

leur différence ne font guère difficulté. À cause, toutefois, de l’homonymie du<br />

mot ı, dont Aristote se sert pour marquer cette différence, à cause aussi<br />

de l’illustration de cette différence dans l’usage d’expressions grammatica<strong>les</strong><br />

assez voisines (Ì ó ı … ¢ –), on a parfois été tenté<br />

d’attendre un fait plus grammatical que logique.<br />

Le problème et la proposition diffèrent par leur modalité (ı). Car si<br />

on parle ainsi : “Est-ce que (Ì ) l’animal terrestre 1107 bipède est la définition<br />

de l’homme ?” et : “Est-ce que l’animal est le genre de l’homme ?”, une<br />

proposition est produite ; tandis que si [c’est ainsi] : “Mais est-ce que (ı-<br />

problèmes et propositions (Voir Prem. Anal., I, 1, 24a16-b16 ; 26, 42b29-43a19 ; 28,<br />

44a36-37 ; 29, 45b21). Il applique cette distinction aux diverses matières : démonstrative<br />

(voir Sec. Anal., I, 2, 71b19ss. ; 4, 73a23ss. ; II, 1, 89b21 ; 14) ; dialectique (voir Top., I, 4,<br />

101b13-36 ; 10 et 11) et rhétorique (voir Rhét., III, 13, 1414a31-36, où Aristote divise le<br />

discours en deux parties principa<strong>les</strong> : la ı, qui correspond au problème, et la<br />

Û, qui correspond aux propositions).<br />

1105 Top., I, 4, 101b14.<br />

1106 Ibid., 101b17-18.<br />

1107 ı. Voir Brunschwig 120, note 5.<br />

389

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!