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La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

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<strong>La</strong> dialectique <strong>aristotélicienne</strong><br />

chez plusieurs, l’occasion d’assimiler toute la dialectique à la probatoire et de<br />

faire de celle-ci, en contresens total avec Aristote, la dialectique en ellemême.<br />

<strong>La</strong> référence essentielle à un interlocuteur apparaît encore plus manifeste<br />

quand Aristote définit la partie la plus caractéristique de la dialectique, celle<br />

en laquelle elle se réalise le plus proprement, c’est-à-dire la critique (-<br />

). 677 — <strong>La</strong> dialectique considérée en elle-même ( Õ) consiste<br />

essentiellement en la critique. 678<br />

Bien sûr, la dialectique est essentiellement critique, ou probatoire, ou<br />

peirastique, comme on juge bon de traduire ; mais on confond<br />

tout, si l’on prend cette qualité pour la partie de la dialectique qui porte le<br />

même nom, et si on en fait pour cette raison sa partie la plus authentique 679.<br />

Une fois engagé dans cette voie, d’ailleurs, on multiplie <strong>les</strong> confusions. Les<br />

autres qualités essentiel<strong>les</strong> à toute dialectique seront pareillement nivelées :<br />

l’aspect dialogique, l’aspect demandeur, l’aspect investigatoire, tout sera assimilé<br />

à la probatoire comme telle. Et toujours selon le même mécanisme de<br />

l’homonymie ignorée.<br />

Comme on l’a vu plus haut, le simple fait de recourir à <strong>des</strong> <strong>principes</strong> de<br />

nature endoxale oblige au dialogue : en tout acte dialectique, il faut un<br />

demandeur et un répondeur à cause <strong>des</strong> deux opérations irréductib<strong>les</strong> de conception<br />

et de discernement que l’endoxe commande avant de se laisser inté-<br />

677 Berti, 40.<br />

678Ibid., 42.<br />

679Ibid., 43. D’autres auteurs tiennent <strong>des</strong> propos moins extrêmes, sans qu’on puisse voir<br />

qu’ils sont conscients <strong>des</strong> deux réalités visées par le terme . On a plutôt<br />

l’impression qu’ils se laissent simplement mesurer par <strong>les</strong> mots mêmes d’Aristote. Par<br />

exemple : « Une fonction essentielle de la dialectique consiste chez [Aristote] à soumettre à<br />

l’épreuve, à ; inversement, la (la “peirastique”, ou “critique”) vient à<br />

se faire noter par lui comme une articulation de la dialectique elle-même. Dans cette<br />

fonction “critique”, elle a en vue “non celui qui sait mais celui qui ne sait pas et prétend<br />

savoir”. » (Lugarini, 55) On sent bien que Lugarini ne va pas jusqu’à distinguer deux<br />

parties du talent dialectique. Sa manière de lier probatoire et dialectique, ultimement, est de<br />

<strong>les</strong> confondre et de faire de l’une le talent pur et de l’autre la méthode pour le développer :<br />

« Dans la critique, Aristote aperçoit donc un don naturel, que chacun exerce spontanément.<br />

<strong>La</strong> dialectique en est la méthodisation. » (Lugarini, 55 ; c’est moi qui souligne)<br />

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