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La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

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Yvan Pelletier<br />

Il en est de cette espèce — ce qui a plusieurs contraires est homonyme<br />

— comme de tous <strong>les</strong> lieux : tout investigateur, plus ou moins consciemment,<br />

use spontanément d’elle et d’autres semblab<strong>les</strong> pour trancher la question de<br />

l’homonymie. Aristote <strong>les</strong> a simplement recensées plus explicitement, afin de<br />

mieux guider la recherche <strong>des</strong> homonymes.<br />

2. <strong>La</strong> découverte <strong>des</strong> différences et <strong>des</strong> ressemblances<br />

Il n’y a pas lieu d’ajouter beaucoup à ce que donne Aristote sur l’ordre à<br />

mettre entre <strong>les</strong> endoxes, du fait qu’ils manifestent <strong>des</strong> différences ou <strong>des</strong><br />

ressemblances entre <strong>les</strong> sujets sur <strong>les</strong>quels ils portent 1084. Toute discussion<br />

vise, à plus ou moins long terme, à raffiner l’idée que l’on se fait de la nature<br />

du sujet investigué. Comme tout ce raffinement consiste à discerner par<br />

quel<strong>les</strong> marques spécia<strong>les</strong> ce sujet se distingue d’autres du même genre, la<br />

discussion reposera toujours sur <strong>des</strong> différences et <strong>des</strong> ressemblances. Les<br />

différences empêchent de confondre le sujet avec d’autres de nature voisine ;<br />

<strong>les</strong> ressemblances permettent, auparavant, d’en bien situer le genre. On peut<br />

néanmoins rappeler combien il est indispensable de posséder <strong>des</strong> ressemblances<br />

pour utiliser certains types d’arguments, comme <strong>les</strong> inductions et ce<br />

qu’Aristote appelle « ÕÔ Û » 1085. Manifestement,<br />

en effet, c’est en comparant <strong>des</strong> cas particuliers et en trouvant ce qu’ils ont de<br />

semblable qu’on accède à l’universel 1086. Quant au raisonnement par<br />

supposition, il dépend, explique Aristote, du fait qu’il est endoxal que ce qui<br />

se vérifie pour un semblable se vérifie pour l’autre ; cela admis, on peut<br />

argumenter sur le sujet semblable pour lequel on est le mieux préparé, en<br />

supposant 1087 (d’où le nom de Ú ÕÔ) que <strong>les</strong> preuves<br />

qui valent pour un semblable valent aussi pour l’autre 1088. On sera d’autant<br />

1084Voir ibid., 18, 108a38-b31.<br />

1085« Les raisonnements en dépendance d’une supposition. » (voir ibid., 108b8)<br />

1086Voir ibid., 108b9-11.<br />

1087En posant avec l’accord au moins implicite du répondeur.<br />

1088Il y a une utilité corrélative dans la découverte <strong>des</strong> différences : préparer à réfuter<br />

l’induction, et aussi ce syllogisme dépendant d’une supposition. Si, en effet, l’on trouve<br />

qu’il existe entre <strong>les</strong> sujets concernés plus de différences que de ressemblances, on détruit le<br />

fondement de tels arguments.<br />

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