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La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

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<strong>La</strong> dialectique <strong>aristotélicienne</strong><br />

C’est ainsi que le demandeur n’est pas absolument tenu de prendre, sans<br />

aucune protestation, toute décision du répondeur. Il peut faire appel ou,<br />

advenant la pertinence de l’objection, modifier sa demande pour lui mieux<br />

faire rencontrer <strong>les</strong> exigences d’une attaque à point. Il se peut, par exemple,<br />

dans le cas d’une demande même bien étayée par une induction, que le répondeur<br />

se refuse à concéder sa pertinence avec le sujet en examen, faute d’un<br />

point de référence assez net pour ramasser <strong>les</strong> cas semblab<strong>les</strong>, bref, faute d’un<br />

nom clair pour désigner l’universel sous lequel on entend ranger et <strong>les</strong> cas<br />

énumérés et le sujet en examen. Le demandeur a alors le recours de forger luimême<br />

un tel nom pour mettre en évidence la ressemblance qui appelle tous<br />

ces cas sous le même genre. Ainsi, plus de malentendu 623. Par ailleurs, en face<br />

d’un répondeur qui ne lui concède pas la proposition qu’il a préparée par une<br />

induction suffisante, le demandeur est en droit d’exiger une objection en<br />

bonne et due forme 624. Ensuite, il y a lieu pour le demandeur de mesurer la<br />

portée de l’objection. Il se peut que la demande ait donné prise à ce qu’on lui<br />

objecte quelque chose qui s’attaque non à ce qu’il avait en vue, mais à<br />

quelque homonyme. Le demandeur aura alors la possibilité d’écarter l’objection<br />

en clarifiant <strong>les</strong> sens <strong>des</strong> termes sous <strong>les</strong>quels il a formulé sa demande et<br />

en précisant quelle acception il vise, lui, précisément 625. Enfin, même quand<br />

l’objection est adéquate et porte bien sur l’universelle demandée, le demandeur<br />

ne s’en voit pas toujours pour autant définitivement paralysé. Il arrivera<br />

souvent, en effet, qu’il n’ait pas besoin de toute cette universelle pour<br />

atteindre effectivement sa conclusion, mais d’une partie seulement, qui déjà<br />

englobe le sujet en examen. Si alors l’objection porte sur l’autre partie de<br />

623Voir ibid., 2, 157a29-33.<br />

624« Lorsque, alors qu’on induit en prenant appui sur plusieurs cas, on n’accorde pas<br />

l’universelle, il est légitime d’exiger une objection. » (Ibid., 157a34-35)<br />

625Voir ibid., 157b2-8 : « Maintenant, il en est qui objectent à l’universelle en faisant porter<br />

leur objection non pas sur l’objet même de cette universelle, mais sur son homonyme…<br />

En matière qui prête à cela, on ne doit, bien sûr, formuler une demande qu’après avoir opéré<br />

une distinction. En effet, tant que l’homonymie échappera à l’attention, on donnera bien<br />

l’impression d’objecter à la proposition. » Le demandeur a même la possibilité de renverser<br />

<strong>les</strong> rô<strong>les</strong> et d’exiger du répondeur qu’il précise comment il voit la division <strong>des</strong> acceptions<br />

d’un homonyme si, une fois qu’il a lui-même proposé la sienne, rien n’y fait. (Voir ibid.,<br />

158a22)<br />

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