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La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

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Yvan Pelletier<br />

[problème] proposé » 1076. Car, comme le montrera Aristote dans <strong>les</strong><br />

Réfutations sophistiques 1077, la plupart <strong>des</strong> paralogismes, ou <strong>des</strong> sophismes,<br />

dépendent de l’homonymie. Dans <strong>les</strong> deux cas, la distinction <strong>des</strong> natures<br />

exactes visées par <strong>les</strong> attributs est directement ordonnée à spécifier <strong>les</strong> termes<br />

de l’argumentation. Soit, comme dans ce dernier cas, pour qu’on pointe la<br />

même nature dans <strong>les</strong> prémisses et dans la conclusion de l’argument ; soit,<br />

comme dans le premier, pour que <strong>les</strong> interlocuteurs prennent de la même<br />

manière chacun <strong>des</strong> énoncés. <strong>La</strong> nécessité où se trouve ainsi le dialecticien de<br />

développer la capacité de découvrir rapidement et facilement qu’une chose est<br />

représentée à travers <strong>des</strong> attributs recouvrant <strong>des</strong> natures multip<strong>les</strong> oblige le<br />

logicien à considérer à part cette opération, dite deuxième instrument, et à<br />

formuler <strong>les</strong> règ<strong>les</strong> qui aideront à la poser plus efficacement.<br />

Mais comment procéder pour mettre à jour l’homonymie ? De deux façons.<br />

<strong>La</strong> première, simple et directe, consiste à vérifier l’usage <strong>des</strong> mots dans<br />

<strong>les</strong> données recueillies par le premier instrument. En effet, c’est l’usage de<br />

tous ou de la plupart, ou <strong>des</strong> sages, qui donne son nom à chaque chose, et<br />

c’est seulement en accord avec cet usage qu’un nom est légitimement étendu<br />

à signifier d’autres choses. Les noms <strong>des</strong> choses sont donc <strong>des</strong> données endoxa<strong>les</strong><br />

et, à ce titre, leur sens est reçu dans l’usage du premier instrument. On<br />

voit d’ailleurs assez facilement comment la simple comparaison <strong>des</strong> données<br />

recueillies par le premier instrument rend aisée cette découverte, car, si,<br />

comme le conseille Aristote 1078, on commence par noter <strong>les</strong> définitions <strong>des</strong><br />

choses, la comparaison <strong>des</strong> définitions révèle très vite que plusieurs choses<br />

différentes ont <strong>les</strong> mêmes noms, et que l’on appelle, par exemple, animal<br />

aussi bien le vivant sensible que sa représentation. Le second instrument<br />

présuppose donc le premier et s’y enracine ; il a en propre de comparer <strong>les</strong><br />

attributs quant à leur définition. Aussi est-il facile, en comptant sur <strong>les</strong><br />

résultats du premier instrument, de suivre la première règle sur la recherche<br />

1076Ibid., 108a26 et 36.<br />

1077Voir Réf. soph., 1, 165a5 et 16; 175a3-8.<br />

1078Voir Top., I, 14, 105b15.<br />

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