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La Dialectique aristotélicienne, les principes clés des Topiques ...

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<strong>La</strong> dialectique <strong>aristotélicienne</strong><br />

nomme lieu cette formulation sous forme de précepte. On comprendra<br />

maintenant que tombe à faux le débat, qu’on peut suivre chez De Pater et<br />

Stump, pour déterminer si, chez Aristote, le lieu est premièrement stratégie ou<br />

loi inférentielle 958. Le lieu est d’abord stratégie, si on appelle lieu sa meilleure<br />

formulation logique aux fins d’une méthode. Mais, quant à son essence, il fait<br />

figure de loi logique.<br />

Du fait que ce n’est généralement pas la base qui saute le plus aux yeux,<br />

mais la formule qui précède le « car », <strong>les</strong> lieux donnent l’impression d’être<br />

d’abord <strong>des</strong> règ<strong>les</strong> : « Il faut voir si… », « il faut considérer si… » Et dans<br />

l’ordre de la genèse de l’argument ils le sont, puisqu’ils sont <strong>des</strong> règ<strong>les</strong> qui<br />

disent quel<strong>les</strong> données il faut choisir. Mais fondamentalement ils sont <strong>des</strong><br />

lois. 959<br />

L’occasion de ce débat, c’est qu’Aristote ne fait pas pour tous <strong>les</strong> lieux<br />

une présentation complète, mais omet souvent tel ou tel élément que le contexte<br />

rend manifeste. <strong>La</strong> présentation complète annonce le lieu par sa différence,<br />

en transmet le précepte, le justifie par sa maxime, l’illustre par un ou<br />

plusieurs exemp<strong>les</strong>, et marque enfin <strong>les</strong> circonstances et <strong>les</strong> limites de son<br />

utilité. Voici un cas typique :<br />

De plus, si on pose un accident à quoi il existe un contraire 960, examiner si<br />

ce qui est ainsi susceptible de l’accident l’est aussi du contraire 961. Car le<br />

958 Ce débat tient à ce qu’on ne distingue pas entre le lieu et sa formulation, et qu’on ne<br />

voit pas la maxime et le précepte comme deux formulations différentes d’un lieu fondamentalement<br />

le même. <strong>La</strong> difficulté n'est pas neuve. Déjà Théophraste croyait devoir opposer le<br />

précepte à la maxime : « Théophraste dit que précepte (Ì) et lieu diffèrent. Le<br />

précepte, c’est ce qu’on dit de plus commun et de plus universel et de plus simple à partir<br />

de quoi on trouve le lieu. Le précepte est principe de lieu comme le lieu l’est d’attaque. »<br />

(Alexandre, In II Top., 135, 4-6) Théophraste prend <strong>les</strong> choses à rebours ; au lieu d’apercevoir<br />

<strong>les</strong> opérations commandées par le précepte comme une conséquence issue du lieu décrit<br />

dans la maxime, il imagine la maxime découverte à partir du précepte. Cela ne se<br />

vérifie qu’en un sens très superficiel : Aristote ne donne très souvent que le précepte et à<br />

partir de lui il est facile de reconstituer ce que doit être la maxime ; mais, chose plus profonde,<br />

il fallait déjà avoir conscience du contenu de la maxime pour écrire le précepte.<br />

959De Pater, Les <strong>Topiques</strong>…, 143.<br />

960<strong>La</strong> différence du lieu : on argumentera à partir du contraire de l’attribut de la position<br />

initiale, a contrario praedicati.<br />

961Le précepte : la majeure de l’argument devra opposer l’attribut de la position initiale à<br />

son contraire, laissant ainsi entrevoir que le même sujet devra en être susceptible ; la mi-<br />

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