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La réception de la littérature française en Pologne ... - e-Sorbonne

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culturels français dans les pays <strong>en</strong> question, ils ont cep<strong>en</strong>dant été appliqués avec une<br />

souplesse adaptée aux spécificités <strong>de</strong> chaque pays. C’est ainsi que les nominations ont été<br />

effectuées jusqu’à <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> 1946, et que <strong>la</strong> nouvelle génération d’universitaires a fourni<br />

plusieurs directeurs d’Instituts. Néanmoins, «un petit noyau d’anci<strong>en</strong>s directeurs d’Instituts<br />

français», <strong>de</strong> par leurs mérites lors <strong>de</strong> leurs missions d’avant-guerre, ont été acceptés par les<br />

nouveaux dirigeants <strong>de</strong>s pays <strong>en</strong> question. Ils étai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> fait considérés comme « les plus<br />

aptes » à m<strong>en</strong>er <strong>la</strong> politique culturelle <strong>française</strong> dans les pays qu’ils connaissai<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong>, dont<br />

ils maîtrisai<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue, <strong>en</strong> t<strong>en</strong>ant compte, bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du, <strong>de</strong> <strong>la</strong> nouvelle situation<br />

politique et sociale.<br />

Annie Guénard considère que <strong>la</strong> Direction Générale <strong>de</strong>s Re<strong>la</strong>tions Culturelles a fait<br />

preuve du réalisme aussi dans <strong>la</strong> définition <strong>de</strong>s ori<strong>en</strong>tations fondam<strong>en</strong>tales <strong>de</strong> <strong>la</strong> re<strong>la</strong>nce<br />

culturelle <strong>française</strong>, guidée par <strong>la</strong> volonté <strong>de</strong> souplesse et d’adaptation aux spécificités locales<br />

<strong>de</strong> chaque pays. Ce s<strong>en</strong>s d’adaptation a privilégié, dans les <strong>de</strong>ux premières années <strong>de</strong> l’après-<br />

guerre, une politique culturelle « <strong>en</strong> concordance » avec celle m<strong>en</strong>ée par les coalitions <strong>de</strong>s<br />

partis <strong>de</strong> gauche au pouvoir dans les pays <strong>de</strong> l’Europe c<strong>en</strong>trale et ori<strong>en</strong>tale. Elle évoque trois<br />

ori<strong>en</strong>tations : <strong>la</strong> première, agissant dans « le prolongem<strong>en</strong>t direct d’une évolution <strong>la</strong>rgem<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong>tamée <strong>en</strong>tre 1936 et 1939 », s’attachait à « atténuer le caractère « bourgeois » <strong>de</strong>s<br />

institutions <strong>française</strong>s prés<strong>en</strong>tes dans ces pays dont le public était recruté ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t<br />

dans les milieux aisés et cultivés. L’idée <strong>de</strong> mettre <strong>en</strong> avant le caractère universitaire <strong>de</strong>s<br />

formations proposées par les Instituts français (d’après l’auteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> contribution, ce caractère<br />

était déjà « très affirmé » avant-guerre à Prague et à Varsovie) s’inscrivait justem<strong>en</strong>t dans<br />

cette volonté <strong>de</strong> changer leur image élitiste, et d’<strong>en</strong> faire <strong>de</strong>s lieux d’échanges et <strong>de</strong> contacts<br />

avec » les milieux sci<strong>en</strong>tifiques, techniques, juridiques, médicaux », débouchant sur <strong>de</strong>s<br />

propositions <strong>de</strong>s bourses <strong>en</strong> formation supérieure <strong>en</strong> France et l’échange <strong>de</strong>s stagiaires. En<br />

proposant ce type <strong>de</strong> formations, adaptées aux besoins locaux, le coté français misait sur<br />

l’établissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> contacts directs avec les milieux <strong>de</strong> futurs cadres et déci<strong>de</strong>urs, pour<br />

installer «<strong>la</strong> pér<strong>en</strong>nité <strong>de</strong> l’influ<strong>en</strong>ce» <strong>française</strong>.<br />

Pour se rapprocher <strong>de</strong>s milieux popu<strong>la</strong>ires, toujours dans l’objectif, évoqué plus haut, <strong>de</strong><br />

changer l’image élitiste <strong>de</strong>s formations proposées, on a mis sur pied un programme <strong>de</strong> « cours<br />

popu<strong>la</strong>ires », dès 1945, avec l’objectif « d’atteindre » le mon<strong>de</strong> du travail : <strong>de</strong>s syndicats et<br />

<strong>de</strong>s sa<strong>la</strong>riés, autrem<strong>en</strong>t dit « les forces sociales participant aux transformations <strong>de</strong> l’après-<br />

guerre ». Ainsi, dans le cadre <strong>de</strong>s cours <strong>de</strong> <strong>la</strong>ngue, on a proposé les cours sur l’histoire du<br />

syndicalisme français, ou sur <strong>la</strong> légis<strong>la</strong>tion du travail <strong>en</strong> France.

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