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La réception de la littérature française en Pologne ... - e-Sorbonne

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nouveau», « ce mom<strong>en</strong>t décisif <strong>de</strong> notre histoire.» Il cite un long passage du roman qui décrit<br />

l’arrivée <strong>de</strong> <strong>la</strong> nouvelle <strong>de</strong> <strong>la</strong> signature du pacte.<br />

Il évoque les comm<strong>en</strong>taires et les reproches souv<strong>en</strong>t adressés aux communistes par <strong>de</strong>s «g<strong>en</strong>s<br />

simples» et «honnêtes», <strong>de</strong> vouloir esquiver le débat et <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>r le sil<strong>en</strong>ce embarrassé sur le<br />

pacte. Ces questions mérit<strong>en</strong>t une réponse, constate-t-il, et Aragon a eu le courage <strong>de</strong><br />

s’attaquer à ce sujet délicat (« Aragon a <strong>en</strong>trepris là une œuvre capitale »). « Et connaissant <strong>la</strong><br />

position d’Aragon dans <strong>la</strong> <strong>littérature</strong> <strong>française</strong>, poursuit l’auteur <strong>de</strong> l’article, on peut lui faire<br />

confiance <strong>de</strong> prés<strong>en</strong>ter le vrai visage <strong>de</strong>s communistes […] dans le mom<strong>en</strong>t où il est le plus<br />

défiguré par ses <strong>en</strong>nemis, c’est-à-dire quand, dès l’arrivée <strong>de</strong>s merc<strong>en</strong>aires franquistes à <strong>la</strong><br />

frontière <strong>de</strong>s Pyrénées, à l’<strong>en</strong>trée <strong>de</strong> Hitler à Prague, <strong>de</strong> chute <strong>en</strong> chute, l’avant-guerre se<br />

précipite et aboutit, moins d’un an après, à <strong>la</strong> guerre.»<br />

Il s’attache à montrer <strong>de</strong> quelle manière Aragon prés<strong>en</strong>te le désarroi <strong>de</strong>s communistes à<br />

l’annonce du Pacte : incompréh<strong>en</strong>sion <strong>de</strong>s uns, <strong>la</strong> colère ou le désespoir <strong>de</strong>s autres. Il évoque<br />

aussi <strong>la</strong> position difficile <strong>de</strong>s militants au sein <strong>de</strong> <strong>la</strong> société <strong>française</strong> à ce mom<strong>en</strong>t-là. Aragon,<br />

d’après l’auteur, a su montrer le vrai visage <strong>de</strong>s communistes, mais il a aussi dressé le portrait<br />

d’autres c<strong>la</strong>sses sociales ; il ne s’est pas borné à ne prés<strong>en</strong>ter que les communistes. Et parmi<br />

les communistes, il n’y a pas que <strong>de</strong>s ouvriers, poursuit-il, il y <strong>en</strong> a dans tous les milieux, et<br />

Aragon a le mérite d’<strong>en</strong> parler. Ceux qui font apparaître les communistes comme « <strong>de</strong>s<br />

Français pas comme les autres » et leur reproch<strong>en</strong>t <strong>de</strong> sout<strong>en</strong>ir <strong>la</strong> politique <strong>de</strong> l’Union<br />

Soviétique, ce sont les mêmes qui ont app<strong>la</strong>udi à « l’<strong>en</strong>trée <strong>de</strong> Franco à Madrid et celle <strong>de</strong>s<br />

nazis à Prague ».<br />

L’auteur souligne l’importance du Parti communiste dans le paysage politique français avant<br />

<strong>la</strong> guerre, son influ<strong>en</strong>ce au sein <strong>de</strong> <strong>la</strong> société et suppose que c’est pour cette raison Aragon a<br />

donné à son roman – « ce vaste tableau <strong>de</strong> <strong>la</strong> société <strong>française</strong> » - le titre Les Communistes.<br />

On peut haïr ou critiquer les communistes – certains personnages du roman ne s’<strong>en</strong> priv<strong>en</strong>t<br />

pas, mais il est impossible d’ignorer leur exist<strong>en</strong>ce. Il y a <strong>de</strong>s militants ou <strong>de</strong>s sympathisants<br />

dans tous les milieux, quelquefois <strong>la</strong> ligne <strong>de</strong> partage politique se situe à l’intérieur même <strong>de</strong>s<br />

familles, constate-t-il.<br />

Les communistes, les vrais, on les voit dans le roman au mom<strong>en</strong>t du désarroi à l’annonce <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> signature du pacte. Quelques uns, comme Patrice Orfi<strong>la</strong>t, « <strong>en</strong> qui l’on ne peut moins faire<br />

que <strong>de</strong> reconnaître Paul Nizan », ne pass<strong>en</strong>t pas l’épreuve, « <strong>de</strong>s ambitieux qui vou<strong>la</strong>i<strong>en</strong>t se<br />

servir du Parti ». Mais l’imm<strong>en</strong>se majorité, sans quelquefois compr<strong>en</strong>dre, fait confiance au<br />

Parti. « Gênés, eux ? Honteux ? Allons donc ! Les communistes, une fois <strong>de</strong> plus, ont raison.<br />

Ce qu’ils ont compris les premiers, il s’agit maint<strong>en</strong>ant <strong>de</strong> le faire compr<strong>en</strong>dre aux autres » -

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