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La réception de la littérature française en Pologne ... - e-Sorbonne

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peuv<strong>en</strong>t se mettre <strong>en</strong> grève pour déf<strong>en</strong>dre les intérêts <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse ouvrière, alors « pourquoi ne<br />

pas lutter à boulets rouges contre les auteurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>littérature</strong> <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>nemi <strong>de</strong> c<strong>la</strong>sse ». (p.7)<br />

En par<strong>la</strong>nt du secret <strong>de</strong> <strong>la</strong> réussite d’Aragon, sans oublier ses dons « remarquables »<br />

d’observateur, « l’originalité et l’aisance <strong>de</strong> son style », bref, « son incomparable tal<strong>en</strong>t », il<br />

constate que ce<strong>la</strong> suffit pour être « un grand écrivain », mais est insuffisant pour « écrire <strong>de</strong>s<br />

bons livres ». Alors, il dévoile le secret d’Aragon : « Aragon, grand écrivain, vi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> nous<br />

donner un bon et grand livre. Son secret, c’est le communiste qu’il est, et <strong>en</strong> tant que tel, a mis<br />

ses dons, son tal<strong>en</strong>t au service <strong>de</strong> <strong>la</strong> vérité, très simplem<strong>en</strong>t, pour dépeindre <strong>la</strong> vie. Les<br />

Communistes est plus qu’une suite à Auréli<strong>en</strong> ou aux autres ouvrages. C’est un <strong>en</strong>richissem<strong>en</strong>t<br />

<strong>de</strong> l’esthétique nouvelle <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>littérature</strong> avec une transformation qualitative <strong>de</strong> <strong>la</strong> personnalité<br />

<strong>de</strong> l’auteur. Le secret d’Aragon, c’est qu’il a pris comme point <strong>de</strong> départ ses responsabilités<br />

<strong>de</strong>vant le peuple, <strong>de</strong>vant son Parti. Il a répondu à un besoin popu<strong>la</strong>ire, à un besoin national. Il<br />

eut écrit <strong>de</strong>s banalités, malgré tout son tal<strong>en</strong>t, s’il n’avait répondu qu’à une inspiration<br />

individuelle, une inspiration du mom<strong>en</strong>t. » (p.7)<br />

« Les Communistes, c’est <strong>la</strong> France. » (p.7) C’est un roman qui porte <strong>en</strong> lui « les germes <strong>de</strong><br />

l’av<strong>en</strong>ir » qui manquai<strong>en</strong>t aux naturalistes – « écrivains strictem<strong>en</strong>t limités, bornés dans le<br />

reportage <strong>de</strong> <strong>la</strong> misère du peuple, [….], sans tirer pour son av<strong>en</strong>ir les conséqu<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> sa<br />

misère et <strong>de</strong> ses luttes. » (p.7)<br />

<strong>La</strong> naissance <strong>de</strong> <strong>la</strong> consci<strong>en</strong>ce politique à « <strong>la</strong> marche <strong>en</strong> avant du communisme » est bi<strong>en</strong><br />

prés<strong>en</strong>te dans Les Communistes.<br />

Lecoeur souligne le réalisme <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie prés<strong>en</strong>tée dans le roman et son optimisme, il n’hésite<br />

pas à dire : « On ne lit pas le livre, on le vit ». (p.7).<br />

Il l’oppose aux romans « à l’eau <strong>de</strong> rose ». Il prévoit le déchaînem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>la</strong> critique <strong>de</strong><br />

l’<strong>en</strong>nemi <strong>de</strong> c<strong>la</strong>sse qui d’ailleurs ne considère pas Aragon comme un confrère, mais comme<br />

un <strong>en</strong>nemi.<br />

Enfin, il <strong>la</strong>nce un appel aux militants à déf<strong>en</strong>dre « notre <strong>littérature</strong> » et « nos auteurs » dont<br />

« le Parti peut être fier », qualifiant Aragon <strong>de</strong> « plus grand poète national contemporain » et<br />

son roman <strong>de</strong> « chef-d’œuvre » : « Que ce livre pénètre partout, dans tous les foyers, qu’il soit<br />

lu, discuté. C’est notre tâche ».<br />

L’article <strong>de</strong> François Furet, Alex Matheron et Michel Verret dans Nouvelle Critique <strong>de</strong><br />

février 1950, intitulé « Psychologie et lutte <strong>de</strong> c<strong>la</strong>sse : sur les « Communistes » d’Aragon,

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