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La réception de la littérature française en Pologne ... - e-Sorbonne

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L’auteur s’est positionné d’abord par rapport au romantisme qui a probablem<strong>en</strong>t posé le plus<br />

<strong>de</strong> problèmes à <strong>la</strong> critique marxiste polonaise <strong>de</strong> l’après-guerre. Sans minimiser son<br />

importance dans l’histoire littéraire polonaise, il s’est insurgé contre <strong>la</strong> t<strong>en</strong>dance à surévaluer<br />

l’impact du romantisme. Il a égalem<strong>en</strong>t contesté <strong>la</strong> t<strong>en</strong>dance à minimiser le rôle du<br />

positivisme <strong>en</strong> <strong>Pologne</strong>, à marginaliser ce courant, t<strong>en</strong>dance qui s’est manifesté, d’après lui,<br />

p<strong>en</strong>dant <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> d’<strong>en</strong>tre-<strong>de</strong>ux-guerres et qui a continué dans l’après-guerre. Stawar,<br />

reconnaissant le caractère limité du positivisme dans <strong>la</strong> <strong>littérature</strong> polonaise du XIXe siècle,<br />

l’inclut dans le <strong>la</strong>rge courant prés<strong>en</strong>t <strong>en</strong> <strong>Pologne</strong> <strong>de</strong>puis <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième moitié du XVIIIe siècle,<br />

les Lumières qui « ont posé <strong>de</strong>s fon<strong>de</strong>m<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie culturelle qui ont servi <strong>de</strong> base pour le<br />

XIXe siècle », qui « ont établi les principes <strong>de</strong> <strong>la</strong> nouvelle organisation <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t à<br />

tous les niveaux » et « conçu les programmes sco<strong>la</strong>ires ».<br />

« Du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> <strong>la</strong> culture <strong>la</strong>rgem<strong>en</strong>t comprise, le tournant introduit par le romantisme<br />

était nettem<strong>en</strong>t moins ét<strong>en</strong>du que celui apporté par les Lumières » constatait le critique. Il<br />

estimait que les écrivains polonais <strong>de</strong>s Lumières, sans avoir <strong>la</strong>issé <strong>de</strong>s chef-d’œuvres à <strong>la</strong><br />

postérité (contrairem<strong>en</strong>t aux romantiques), se sont montrés plus créatifs : « le XIXe siècle voit<br />

se développer le roman, <strong>la</strong> comédie, le drame bourgeois – les g<strong>en</strong>res pour lesquels les<br />

romantiques n’ont pas <strong>la</strong>issé <strong>de</strong>s modèles ». Il insistait sur <strong>la</strong> continuité dans les traditions<br />

« progressistes » dans <strong>la</strong> culture polonaise : « Le positivisme r<strong>en</strong>oue c<strong>la</strong>irem<strong>en</strong>t avec les<br />

traditions <strong>de</strong>s Lumières, aussi bi<strong>en</strong> philosophiques que littéraires ». Il attribuait <strong>la</strong> force <strong>de</strong>s<br />

Lumières <strong>en</strong> <strong>Pologne</strong> au fait qu’elles s’étai<strong>en</strong>t inspirées <strong>de</strong>s idées <strong>de</strong> <strong>la</strong> « révolution<br />

bourgeoise » et avai<strong>en</strong>t su les transmettre aux générations du siècle suivant qui s’<strong>en</strong> étai<strong>en</strong>t<br />

emparé à leur tour <strong>en</strong> les intégrant dans leurs projets et actions durant tout le siècle. Stawar<br />

estimait que <strong>la</strong> portée sociale <strong>de</strong>s Lumières <strong>en</strong> <strong>Pologne</strong> s’est avérée très <strong>la</strong>rge, à tel point<br />

qu’on <strong>en</strong> déce<strong>la</strong>it <strong>de</strong>s traces <strong>en</strong>core dans l’après-guerre – dans « les vastes projets pour<br />

l’éducation, <strong>la</strong> sci<strong>en</strong>ce, <strong>la</strong> culture. » Il trouvait même <strong>la</strong> continuité dans <strong>la</strong> vie économique du<br />

pays. Néanmoins, le combat le plus important <strong>de</strong>s Lumières qui « a tracé le chemin aux luttes<br />

sociales » était celui qui a été livré aux « forces rétrogra<strong>de</strong>s » : « Nos insurrections étai<strong>en</strong>t<br />

étroitem<strong>en</strong>t liées avec les mouvem<strong>en</strong>ts révolutionnaires dans les pays europé<strong>en</strong>s, puisant leur<br />

inspiration <strong>de</strong> <strong>la</strong> France révolutionnaire » estimait-il. D’après le critique, <strong>la</strong> p<strong>en</strong>sée<br />

progressiste <strong>de</strong>s hommes <strong>de</strong>s Lumières était à l’origine <strong>de</strong> ces mouvem<strong>en</strong>ts aspirant à<br />

l’émancipation sociale, politique et économique <strong>de</strong> <strong>la</strong> bourgeoisie et <strong>de</strong>s paysans, et, malgré<br />

leurs erreurs, le fond <strong>de</strong> leurs idéaux a été repris et a nourri <strong>la</strong> p<strong>en</strong>sée progressiste du<br />

XIXe siècle.

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