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La réception de la littérature française en Pologne ... - e-Sorbonne

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Cette diverg<strong>en</strong>ce d’idéaux révolutionnaires et <strong>de</strong> <strong>la</strong> réalité postrévolutionnaire qu’évoque<br />

Jakubiszyn lui semble être <strong>la</strong> raison principale <strong>de</strong> ce qu’elle appelle « <strong>la</strong> tragédie romantique »<br />

qui a provoqué <strong>de</strong>ux réactions différ<strong>en</strong>tes <strong>de</strong>s écrivains : les uns, fuyant <strong>la</strong> réalité décevante,<br />

se sont plongés dans diverses formes <strong>de</strong> « l’art pour l’art », chemin étroit et stérile – considère<br />

l’auteur <strong>de</strong> l’article. Les autres, liés plus fortem<strong>en</strong>t à <strong>la</strong> réalité, ne lui ont pas tourné le dos,<br />

mais « ont t<strong>en</strong>du <strong>la</strong> main vers elle se saisissant <strong>de</strong> <strong>la</strong> matière – et ont appelé à <strong>la</strong> vie les<br />

gran<strong>de</strong>s œuvres du réalisme critique ». 1784 L’héritage littéraire <strong>de</strong> Mérimée apparti<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />

gran<strong>de</strong> partie à cette <strong>de</strong>rnière t<strong>en</strong>dance – constate Anna Jakubiszyn. Elle prés<strong>en</strong>te <strong>la</strong> vie <strong>de</strong><br />

l’écrivain français et indique que Mérimée, dès sa jeunesse, était proche <strong>de</strong>s salons littéraires<br />

progressistes et <strong>de</strong> l’aile <strong>de</strong>s romantiques - libéraux. Il s’est lié d’amitié avec St<strong>en</strong>dhal qui a<br />

probablem<strong>en</strong>t eu une certaine influ<strong>en</strong>ce sur <strong>La</strong> Jacquerie. L’exceptionnel courage et l’aspect<br />

novateur du cont<strong>en</strong>u et <strong>de</strong> <strong>la</strong> forme <strong>de</strong> cette œuvre frappe <strong>en</strong>core aujourd’hui le lecteur,<br />

constate Jakubiszyn. En comm<strong>en</strong>çant par le choix <strong>de</strong> sujet qui témoigne <strong>de</strong> l’attitu<strong>de</strong><br />

« révisionniste » <strong>de</strong> Mérimée qui n’a pas hésité, à l’époque du règne <strong>de</strong> Charles X, l’époque<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> « réaction monarchiste », à consacrer sa pièce à <strong>la</strong> révolte <strong>de</strong>s paysans au XIVe siècle. Il<br />

y prés<strong>en</strong>te <strong>la</strong> Jacquerie comme un imm<strong>en</strong>se éc<strong>la</strong>t <strong>de</strong> colère <strong>de</strong>s masses paysannes<br />

désespérées par l’oppression <strong>de</strong>s seigneurs féodaux. Le coté novateur <strong>de</strong> <strong>la</strong> forme, d’après<br />

Jakubiszyn, a été obt<strong>en</strong>u grâce à l’union, rare à l’époque, <strong>de</strong> <strong>la</strong> liberté romantique avec <strong>la</strong><br />

modération c<strong>la</strong>ssique. Le héros romantique, sombre, distant et incompris, a été remp<strong>la</strong>cé par<br />

<strong>de</strong>ux c<strong>la</strong>sses sociales : les paysans et les seigneurs. Sur le fond <strong>de</strong> ces « masses », Mérimée a<br />

créé <strong>de</strong>s personnages très « suggestifs », crédibles, bi<strong>en</strong> ancrés dans leur milieu social, à <strong>la</strong><br />

fois typiques et individualisés. Son regard sur <strong>la</strong> société éloignée <strong>de</strong> son époque est<br />

étonnem<strong>en</strong>t perspicace, il arrive à montrer le rôle <strong>de</strong> l’union <strong>en</strong>tre les paysans et <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion<br />

<strong>de</strong>s villes qui ne ferait pas honte à un écrivain <strong>de</strong> notre temps – conclut Anna Jakubiszyn.<br />

A <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> son article, elle exprime le regret que le drame <strong>de</strong> Mérimée n’ait pas été doté d’une<br />

note sur l’auteur, re<strong>la</strong>tivem<strong>en</strong>t peu connu <strong>en</strong> <strong>Pologne</strong>. Le drame <strong>de</strong> Mérimée est paru avec <strong>la</strong><br />

préface d’Aragon, traduite <strong>en</strong> polonais.<br />

Réception <strong>de</strong> Zo<strong>la</strong><br />

wolno ci i braterstwa, wypisanych na sztandarach przez bojowników Rewolucji, a rychło ci ni tych do <strong>la</strong>musa<br />

przez tryumfuj cych władców Giełdy.”<br />

1784 A. JAKUBISZYN, „‘ akeria’ i jej autor” (<strong>La</strong> Jacquerie et son auteur), Nowa Kultura, 1952, n° 26, p.7 :<br />

« si gaj c do niej po tworzywo – powołali do ycia wielkie dzieła realizmu krytycznego”.

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