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Mars la bleue

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Les ours n’hibernent pas vraiment, <strong>la</strong> température de leur corps<br />

tombe juste de quelques degrés, et ils peuvent se réveiller en<br />

l’espace d’une ou deux minutes s’ils doivent réadapter le nid<br />

pour avoir chaud. Ils restent à l’abri pendant l’hiver, ils se<br />

débrouillent pour trouver leur pitance comme ils peuvent, et au<br />

printemps nous dégageons une partie de <strong>la</strong> g<strong>la</strong>ce qui couvre <strong>la</strong><br />

baie vers <strong>la</strong> mer, par l’échancrure, et les choses se développent à<br />

partir de là. Les chaînes de base sont antarctiques dans l’eau –<br />

du p<strong>la</strong>ncton, du krill, des poissons et des calmars –, et arctiques<br />

sur <strong>la</strong> terre ferme : des phoques de Weddell, des lièvres et des<br />

<strong>la</strong>pins, des lemmings, des marmottes, des souris, des lynx, des<br />

chats sauvages. Et les ours. Nous avons essayé d’acclimater des<br />

caribous, des rennes et des loups, mais il n’y a pas encore assez<br />

à manger pour des ongulés. Les ours sont là depuis quelques<br />

années à peine, <strong>la</strong> pression de l’air n’était pas suffisante avant.<br />

Mais on est à l’équivalent de quatre mille mètres maintenant, et<br />

les ours semblent s’y sentir très bien. Ils se sont vite adaptés.<br />

— Les êtres humains aussi.<br />

— Eh bien, on n’en voit pas beaucoup à quatre mille mètres.<br />

(Il vou<strong>la</strong>it dire quatre mille mètres au-dessus du niveau de <strong>la</strong><br />

mer sur Terre. Donc plus haut que l’habitat humain permanent,<br />

si elle se souvenait bien. Mais il poursuivait :)… on finit toujours<br />

par constater le développement de <strong>la</strong> cavité thoracique, c’est<br />

inévitable…<br />

Il par<strong>la</strong>it tout seul. Un grand gail<strong>la</strong>rd massif, au crâne<br />

dégarni, entouré d’une frange de cheveux b<strong>la</strong>ncs. Des yeux<br />

noirs, liquides, nageant derrière des lunettes rondes.<br />

— Vous avez rencontré Hiroko ? lui demanda-t-elle.<br />

— Hiroko Ai ? Oui, une fois. Une belle femme. J’ai entendu<br />

dire qu’elle était retournée sur Terre, aider les gens à s’adapter à<br />

l’inondation. Vous <strong>la</strong> connaissiez ?<br />

— Oui. Je suis Ann C<strong>la</strong>yborne.<br />

— C’est bien ce que je me disais. La mère de Peter, hein ?<br />

— Oui.<br />

— Il était à Boone, ces temps-ci.<br />

— Boone ?<br />

— La petite station de l’autre côté de <strong>la</strong> baie. Ici, c’est Botany<br />

Bay, <strong>la</strong> station s’appelle Boone Harbour. Une sorte de<br />

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