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Mars la bleue

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vu. Il l’envahirait, le monde prendrait cette aura de signification<br />

vague, puissante, juste à <strong>la</strong> limite de sa conscience, elle se<br />

dresserait, se tendrait, pleine d’espoir ; et puis ça passerait.<br />

Mais un jour… Si seulement ça pouvait s’éc<strong>la</strong>ircir ! Ce<strong>la</strong> pourrait<br />

l’aider, pour après. Ce<strong>la</strong> l’intriguait tellement. Que serait sa<br />

vision intérieure ? Quelle était cette illumination qui p<strong>la</strong>nait<br />

juste à portée d’elle dans ces moments-là, et paraissait trop<br />

réelle pour n’être qu’une illusion ?<br />

C’est alors qu’elle accepta, sans réaliser que c’était ce qu’elle<br />

cherchait, d’accompagner Nirgal au festival d’Olympus Mons.<br />

Michel trouva que c’était une idée de génie. Une année<br />

martienne sur deux, au printemps de l’hémisphère Nord, les<br />

gens se réunissaient au sommet d’Olympus Mons, près du<br />

cratère Zp, sous une cascade de tentes en forme de croissant, au<br />

sol orné d’une mosaïque de pierre et de carreaux vernissés.<br />

C’était <strong>la</strong> commémoration de <strong>la</strong> première rencontre qui avait eu<br />

lieu à cet endroit pour fêter <strong>la</strong> fin de <strong>la</strong> Grande Tempête, quand<br />

l’astéroïde de g<strong>la</strong>ce avait tracé une ligne fulgurante dans le ciel<br />

et que John leur avait parlé de <strong>la</strong> société martienne à venir.<br />

Et <strong>la</strong> société y était arrivée, on pouvait le dire, songeait Maya<br />

alors qu’ils esca<strong>la</strong>daient le grand volcan en train. En certains<br />

endroits, à certains moments, du moins. Ici et maintenant, nous<br />

y sommes arrivés quand même. Sur Olympus, tous les Ls 90, se<br />

rappeler <strong>la</strong> promesse de John et fêter son accomplissement. Il y<br />

avait surtout de jeunes indigènes, mais aussi beaucoup de<br />

nouveaux immigrants venus voir à quoi ressemb<strong>la</strong>it le fameux<br />

festival, décidés à faire <strong>la</strong> fête toute <strong>la</strong> semaine, à jouer de <strong>la</strong><br />

musique, à danser, ou les deux. Maya préférait <strong>la</strong> danse, car elle<br />

ne savait jouer que du tambourin. Elle perdit Michel et les<br />

autres, Nadia, Art, Sax, Marina, Ursu<strong>la</strong>, Mary, Nirgal et Diana,<br />

aussi dansa-t-elle avec des étrangers et oublia-t-elle tout. Ne<br />

rien faire, juste se concentrer sur les visages lumineux qui<br />

passaient devant elle, pareils à des pulsars de conscience qui<br />

criaient je suis en vie je suis en vie je suis en vie.<br />

Elle dansa toute <strong>la</strong> nuit. C’était génial. Ça prouvait que<br />

l’assimi<strong>la</strong>tion était possible. L’aréophanie était un<br />

enchantement qui faisait oublier leur passé terrien toxique à<br />

tous ceux qui venaient sur <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nète. Une création collective qui<br />

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