Docteur en Sciences de gestion Mention ... - Tour du Valat

Partie 1 – Cadre théorique et méthode pour l’analyse stratégique de l’ONGEleur évolution, voire même de ruptures, mais il s’agit d’accompagner temporairement un chantierde long terme. Par ailleurs, aborder la stratégie de l’ONGE en termes de changement aurait pu,ou dû nous mener à des théories centrées sur cette question, nous pensons en particulier auxconfigurations de Mintzberg qui appréhende la stratégie comme un processus dans lequel sesuccèdent des phases transformations et des phases de stabilisation (configurations) (Mintzberg etal., 1999 : 305). Enfin, notre acception du changement réside dans l’évolution du socioécosystèmeaboutissant à un progrès de l’état de l’objet environnemental.Il n’en reste pas moins que nous devons trouver le moyen de « communiquer et de diffuser cetteconnaissance et ce raisonnement », ce qui nous ramène à la restitution dans sa dimensiond’instrument d’intervention déjà esquissée.Sans le dire d’une manière aussi catégorique, E. Friedberg (1997[1993] : 345-356) suggère quel’analyste aura tout intérêt à s’appuyer sur l’ « entrepreneur social » porteur du changement dansl’organisation. Il n’est pas là pour fixer les objectifs finaux de ce changement, mais pour donnerl’impulsion à un mouvement qui sera nécessairement collectif. Friedberg explique quel’ « entrepreneur social » n’est pas obligatoirement un responsable hiérarchique, mais lechangement ne pourra avoir lieu que s’il est soutenu voire porter par un (ou des) membre(s) del’encadrement opérationnel.Dans notre situation – non de changement mais de dynamique de renforcement de la stratégie –nous nous sommes dans un premier temps appuyée vers les animateurs de l’élaborationstratégique qui, comme le prévoit Friedberg, sont des membres de l’encadrement opérationnel,en particulier la direction 58 . En pratique, cette « restitution – intervention » est comme nousl’avons dit difficilement dissociable de la restitution comme instrument d’enquête, d’autant queles méthodes mobilisées sont identiques. Soulignons néanmoins que le mode privilégié a été deloin l’échange sur les documents relatifs à la planification stratégique et que si la « restitution –construction des données » prend la forme de questions, de présentation d’analysesintermédiaires, la « restitution – intervention » prend davantage la forme de proposition de grillesrelatives à la stratégie.Un autre point est à noter sur le côté pratique de la démarche de recherche : puisque les temps dela construction des données et celui de l’intervention se chevauchent, cela implique que nousdevions simultanément prendre de la distance par rapport à la direction (informateurs privilégiés)pour l’enquête, mais s’en rapprocher pour restituer – et faire diffuser – le raisonnementstratégique. Ceci nous rappelle les mises en garde de Gilles Arnaud (1996) quant à la méfiance58 comprenant en particulier le directeur général et le directeur des programmes.100