Docteur en Sciences de gestion Mention ... - Tour du Valat

Chapitre 7 – L’évaluation entre contrôle des activités et réflexion stratégiquerassurer nos administrateurs et c’est très important pour certains, ceux qui sont loin des problématiques qu’on suit,qui ne connaissent pas notre boulot. Ils ont une responsabilité de pilotage de la structure et il faut qu’ils sachent sion fait bien notre boulot ou pas. C’est un sujet particulièrement important pour A. Hoffmann, qui se sent, je crois,investi, impliqué, mais qui ne se sent pas compétent sur les contenus. Il a besoin d’être rassuré sur le fait quel’investissement [financier] est « rentable » [au regard des résultats par rapport à la mission deconservation des ZHM]. Les commentaires du CS qui nous font un bien énorme, c’est quand [le directeur dulaboratoire CEFE-CNRS 211 ] nous dit que le coût moyen d’une publication à la TdV est équivalent à celui d’unlaboratoire académique. Là, tu vois que A. Hoffmann réagit immédiatement… Je crois qu’il n’a pas envied’investir du temps et beaucoup d’argent dans une structure qui ne serait pas à la hauteur » (Direction,com.pers., 2010).D’autre part, « les appréciations [du CS] ont un côté aléatoire », une bonne évaluation confortel’organisation, « cela nous permet de continuer dans ce que l’on a envie de faire. Si on présente de bons résultats,cela permet que nos programmes soient acceptés sans avoir à guerroyer. Pour le moment c’est ce qui se passe et onespère que cela va continuer » (ibid.). Ces évaluations externes et ces appréciations du CS apportent leregard externe et la prise de recul profitables, mais le pilotage et la concrétisation de voies deprogrès identifiées restent évidemment à l’entière charge des responsables de l’organisation(direction et chefs de département). En cela, l’évaluation vise d’un côté à mettre en visibilité lesactions pour maintenir autant que possible le soutien solide des administrateurs et, d’un autrecôté, à piloter l’organisation et assurer un renforcement de l’action environnementale selon lesmarges de progrès identifiées. Ces deux enjeux poussent l’organisation à poursuivre les effortspour l’évaluation des impacts écologiques de programme, parallèlement à son évolution sur leplan de son action environnementale elle-même : « l’ensemble évaluation – construction du programmeétant vu comme un tout et dans une perspective d’amélioration continue » (Direction TdV, com.pers., 2010).Cette remarque du directeur de la TdV nous invite à préciser que l’évaluation et la constructiondu programme peuvent être vu à juste titre comme des processus liés, mais sont en revanche unensemble de processus spécifiques qui n’est pas l’action et qui se passe sur un autre plan quel’action en elle-même. L’action peut être renforcée sans amélioration de la pratique del’évaluation. La réciproque, si « la pratique de l’évaluation est améliorée sans que l’action soitaméliorée », n’a pas de sens au regard de la remarque du directeur de la TdV qui rapprochel’amélioration de l’évaluation de l’amélioration générale de la stratégie et des actions. Nousplaçant dans cette perspective, nous nous rapprochons des théories de l’utilisation de l’évaluation(« use », Patton, 2004 ; Alkin, 2004b) dont la préoccupation centrale est l’utilité pour les parties211 Centre d’Ecologie Fonctionnelle et Evolutive, laboratoire CNRS de Montpellier. Son directeur est membre duConseil Scientifique de la Tour du Valat.397