13.07.2015 Views

Docteur en Sciences de gestion Mention ... - Tour du Valat

Docteur en Sciences de gestion Mention ... - Tour du Valat

Docteur en Sciences de gestion Mention ... - Tour du Valat

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Chapitre 6 – Clarifier les stratégies d’action <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale pour les r<strong>en</strong>forcerplutôt être exprimées dans une int<strong>en</strong>tion <strong>de</strong> coopération que dans la dim<strong>en</strong>sion adversative <strong>de</strong>spratiques vis-à-vis <strong>de</strong> la conservation <strong>de</strong>s écosystèmes. Ceci nous con<strong>du</strong>it à <strong>de</strong>ux autres élém<strong>en</strong>tsd’explication.2. Nous voyons une autre conséqu<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la complexité <strong>de</strong>s systèmes d’acteurs dans lesquels lesmembres <strong>de</strong> l’ONGE cherch<strong>en</strong>t à pr<strong>en</strong>dre prise : c’est le plus souv<strong>en</strong>t dans la mise <strong>en</strong> œuvre <strong>du</strong>projet que les membres précis<strong>en</strong>t leurs stratégies d’action, au fil <strong>de</strong> leur analyse – plus ou moinsconsci<strong>en</strong>te – <strong>du</strong> système <strong>de</strong> <strong>gestion</strong>, <strong>de</strong>s opportunités qui se prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t et <strong>de</strong>s blocages qu’il leurfaut détourner. Le caractère émerg<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la stratégie d’action <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale est un facteurimportant con<strong>du</strong>isant à cette faible explicitation <strong>de</strong>s stratégies <strong>en</strong> amont dans les docum<strong>en</strong>ts <strong>de</strong>programme.3. Enfin, nous y voyons une dim<strong>en</strong>sion tactique. Comme nous l’avons dit juste avant, lesmembres <strong>de</strong> la TdV cherch<strong>en</strong>t à pr<strong>en</strong>dre prise dans les systèmes <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> par une stratégieplutôt coopérative, <strong>de</strong> manière à trouver un espace pour jouer leur rôle d’experts <strong>en</strong> vued’influ<strong>en</strong>cer la <strong>gestion</strong> <strong>de</strong>s ZH et les décisions les concernant. La stratégie coopérative est sastratégie au s<strong>en</strong>s fort, fondée sur une démarche collaborative (y compris avec les acteurssectoriels) pour <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drer un changem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> faveur <strong>de</strong> l’objet écologique à conserver. Dans lesactions concrètes que nous avons étudiées (Chapitre 3), nous avons vu <strong>de</strong>s exemples <strong>de</strong> résultatssignificatifs que cette stratégie coopérative apporte. Nous avons <strong>en</strong> outre vu que la TdV adaptaitsa position dans le système <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> la situation <strong>de</strong> <strong>gestion</strong>, et n’hésitait pas à développer<strong>de</strong>s actions plus adversatives lorsqu’elle les jugeait pertin<strong>en</strong>te (comme la sollicitation <strong>de</strong> ladirection <strong>de</strong> l’ONCFS pour pousser au respect <strong>de</strong> loi concernant les pratiques cynégétiques <strong>en</strong>Camargue). Pourtant, lorsque l’on revi<strong>en</strong>t au plan stratégique (2006-2010) où ces projets d’actionsont décrits, nous trouvons <strong>de</strong>s « stratégies » dans une forme affaiblie, (sans connotationpéjorative), telle qu’on la retrouve dans la « stratégie mondiale pour la conservation » publiée parl’UICN (1980) (Mermet, 2006), c’est-à-dire davantage comme un programme que comme <strong>de</strong>sactions précises et ciblées. Comme le souligne L. Mermet (2006), dans le recours à la stratégie aus<strong>en</strong>s faible « tout se passe comme s’il n’y avait pas d’adversaires actifs et intellig<strong>en</strong>ts, maisseulem<strong>en</strong>t ceux, inertes et abstraits, que sont l’ignorance, l’inatt<strong>en</strong>tion, la routine. Il s’agit <strong>de</strong>protéger l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, mais on ne voit pas très bi<strong>en</strong> contre qui ». Or, l’exemple <strong>de</strong> la TdVmontre que les ONGE peuv<strong>en</strong>t être con<strong>du</strong>ites à développer <strong>de</strong>s formulations <strong>de</strong> leur action dansune forme « faible » pour <strong>de</strong>s raisons tactiques : pour développer sa stratégie coopérative, la TdVn’a pas intérêt à désigner ses adversaires <strong>en</strong> tant que tels. Mettre <strong>en</strong> avant la dim<strong>en</strong>sioncoopérative et taire la dim<strong>en</strong>sion adversative dans l’explicitation <strong>de</strong>s stratégies d’action apparaît347

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!